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La négation d’Israël tient de l’antisémitisme, dit Macron à Jérusalem


«Ce que j'ai voulu faire d'abord c'est marcher librement dans la Vieille ville», a expliqué Emmanuel Macron ce mercredi (Photo : AFP).

La « négation » de l’existence d’Israël comme Etat est une nouvelle forme d’antisémitisme, a déclaré mercredi le président français Emmanuel Macron au premier jour de sa visite à Jérusalem à l’occasion du 75e anniversaire de la libération du camp nazi d’Auschwitz.

Lors d’une balade improvisée dans la Vieille ville de Jérusalem, M. Macron a haussé le ton contre des policiers israéliens, leur demandant de le laisser entrer dans l’église Sainte-Anne, un territoire français, rappelant une scène similaire qui avait impliqué l’ancien président Jacques Chirac en 1996. Le président français doit rencontrer en soirée le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée, pour un entretien reporté de quelques heures. En matinée, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, puis avec son homologue Reuven Rivlin, qui a salué les efforts français pour juguler l’antisémitisme dont une résolution récente y intégrant l’antisionisme. « L’antisionisme, lorsqu’il est la négation de l’existence d’Israël comme Etat, est un antisémitisme », a déclaré M. Macron, lors d’un point de presse avec le président Rivlin. « Ce qui ne veut pas dire qu’il deviendrait impossible d’avoir des désaccords, de critiquer telle ou telle action du gouvernement d’Israël mais la négation de son existence relève bien aujourd’hui d’une forme contemporaine d’antisémitisme », a-t-il affirmé. M. Macron avait affirmé il y a un an vouloir élargir la définition de l’antisémitisme à l’antisionisme.

Le Parlement français a adopté le mois dernier une proposition de résolution en ce sens, qui a toutefois suscité des oppositions, notamment de la part de responsables de partis craignant qu’elle empêche toute critique de la politique d’Israël. Invité avec une quarantaine de dirigeants mondiaux pour célébrer jeudi le 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz, M. Macron a aussi discuté de l’Iran, sujet de tensions après la mort dans un raid américain à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani.

Pour sa première visite en Terre sainte depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron sera le seul des principaux leaders invités en Israël cette semaine à faire le déplacement en soirée à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, pour y rencontrer Mahmoud Abbas. Cette visite intervient au moment où les acteurs régionaux attendent que Washington dévoile le détail de son projet de paix israélo-palestinien. « Il ne s’agit pas pour la France aujourd’hui d’arriver avec une proposition sur la table, j’ai compris que d’autres en avaient, parfois attendues depuis longtemps. Quelque processus de paix que ce soit n’est possible que si les parties en présence veulent bâtir la paix alors la France aidera et dans le rôle qui doit être le sien et sera le sien », a déclaré le président français. Avant de se rendre à Ramallah, Emmanuel Macron a visité des lieux saints, appelant à la « réconciliation » des grandes religions. « Ce que j’ai voulu faire d’abord c’est marcher librement dans la Vieille ville et passer à travers tous les lieux qui font aussi l’histoire de cette ville et ses symboles », a-t-il affirmé.

Un plagiat de Chirac au détour de Saint-Anne, territoire français

 

Lorsqu’il est arrivé à l’église Sainte-Anne, territoire français depuis le milieu du XIXe siècle, il a demandé avec insistance, en anglais, à des policiers israéliens de le laisser entrer. « Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi », a crié M. Macron à un policier israélien planté devant lui dans l’entrée. « C’est la France ici, et tout le monde connaît la règle ». La scène rappelle un incident qui avait impliqué Jacques Chirac en 1996. Il s’était alors emporté contre des soldats israéliens qui l’encadraient de trop près en lançant son désormais célèbre « Do you want me to go back to my plane? » (Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion?), avant d’exiger que les militaires sortent du domaine de Saint-Anne. Encore aujourd’hui, explique un responsable du consulat général de France à Jérusalem, la situation du quartier est explosive. Les Pères blancs (Français) qui gèrent Sainte-Anne restent vigilants contre de possibles « intrusions » de l’armée israélienne à Saint-Anne.

Israël considère toute la ville comme sa capitale, position appuyée par Donald Trump qui a déplacé l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, occupé par Israël depuis 1967, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

AFP

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