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Ligue des champions : un F91 bien trop naïf


Dominik Stolz, l'un des «survivants» de la saison dernière, avait pourtant permis à ses couleurs de mener 2-0 à la pause... (Photo Luis Mangorrinha)

Très bien parti à la pause contre La Valletta au premier tour de la Ligue des champions, ce nouveau F91 s’est compliqué la tâche en seconde, en perdant le fil mardi soir au stade Josy-Barthel (2-2).

À quelques minutes du coup d’envoi, Flavio Becca, plus là officiellement mais quand même furieusement présent, fait la grimace : «Mais il n’y a personne dans le stade.» Lui qui avait laissé la précédente version du F91 (en version européenne) mi-décembre contre le Betis Séville dans un stade chauffé à blanc par le match nul (0-0) arraché au club andalou, a pu constater qu’on ne peut être et avoir été.

Tout s’oublie, surtout les exploits accomplis par d’autres. Il s’agit bien toujours du F91, mais d’une équipe totalement différente. Et qui pourtant, semblait à la pause partie pour faire déjà mieux que sa devancière, incapable à l’époque de passer le 1er tour de la Ligue des champions, les héros de 2018 butant sur Mol Vidi au même stade.

Foi de suiveurs dudelangeois : La Valletta, c’est moins fort. Peut-être. Mais c’est aussi ce genre d’opposition très abordable qu’on récolte en étant tête de série. Du plus «léger». Il fallait bien que la précédente génération laisse autre chose qu’un héritage impossible à gérer. Un coefficient UEFA propice à se faire plaisir, c’était la moindre des choses.

Saletés de «temps faibles»

Sauf que quand il faut tout reconstruire, de A à Z, avec beaucoup de jeunes notamment, il faut s’attendre à tout. Kevin Malget, ancien de la maison aujourd’hui à Virton, avait d’ailleurs tiré gentiment la sonnette d’alarme après un amical entre sa nouvelle équipe et l’ancienne, au stade Josy-Barthel, la semaine dernière : «Ils ont l’air d’avoir du mal à gérer leurs temps faibles mais vu tous les changements, c’est assez normal.» Oui c’est normal, mais c’est gênant.

Parce que cette équipe qui nous est presque totalement inconnue est rentrée sur le Eye of the Tiger, genre outsider qui reçoit sa première chance dans le grand monde. À la limite, pourquoi pas, puisque ce n’est plus le même F91 mais sa version à la fois moins aboutie et aussi plus fraîche.

Immaturité

C’est l’option fraîcheur qu’on a vue en première période. Avec un FC La Valletta malmené et mené tout court après sept tirs cadrés sur huit tentatives dudelangeoises et des petites fulgurances offensives qui devaient surtout à ce qu’il reste de la vieille garde (notamment Stolz et Pokar). C’est l’option moins aboutie qu’on a vue en deuxième période. Celle qui a lâché progressivement, abandonnant l’entrejeu aux Maltais et se laissant surprendre sur deux phases arrêtées, infoutue d’enrayer l’inexorable remontée de Maltais franchement pas impressionnants et qui, même s’ils seront qualifiés au coup d’envoi du match retour, ne font pas assez rêver pour se dire que c’est perdu.

Non, il reste une sacrée marge à ce F91 en train de naître et qui est visiblement d’une naïveté affligeante. Mario Pokar a sous-entendu au coup de sifflet final qu’il avait l’impression de jouer dans «une équipe U19». C’est sûr que cela doit lui changer. La saison passée, il était parfois aux côtés de Stelvio Cruz ou de Clément Couturier, ses passes partaient (et arrivaient) vers Dave Turpel.

L’âge, la routine, ça ne se négocie pas. C’est ce qui fait la différence entre gagner tranquillement 2-0 et faire match nul 2-2 en se disant qu’il y avait la place pour faire bien mieux. L’immaturité frappe le F91 à l’âge canonique de 28 ans. Pourvu qu’il s’en relève et se qualifie pour le 2e tour…

Julien Mollereau

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