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Luxembourg : ces restaurateurs qui cuisinent pour les plus démunis


Le restaurant Mousel's Cantin, en Ville, est inclus dans le dispositif de l'ASBL Stëmm vun der Stroosss (Photo : Julien Garroy).

Mardi, 40 repas ont été servis aux personnes les plus démunies au restaurant Mousel’s Cantine, à Luxembourg, qui réitérera l’action une fois par mois tout l’hiver.

Offrir un repas aux plus démunis. C’est déjà ce que fait régulièrement l’ASBL Stëmm vun der Strooss dans ses deux restaurants sociaux, situés à Hollerich et Esch-sur-Alzette. Mais mardi, ce n’était pas dans l’une de ses cantines que 40 personnes dans le besoin ont pu déguster une bonne soupe chaude, mais dans le restaurant Mousel’s Cantine, situé à Luxembourg. Car Edmond Libens, propriétaire de l’établissement, a décidé de rejoindre la liste des restaurateurs qui offrent ou ont offert un repas aux plus démunis par le biais de la Stëmm.

«J’ai reçu donc je dois rendre»
Pourquoi? «Parce que je suis tombé un jour sur un reportage qui m’a touché. Je me suis dit qu’il était de mon devoir de faire quelque chose au Luxembourg pour ceux qui en ont besoin. C’est pour cela que j’ai contacté la Stëmm vun der Strooss. J’ai été gâté par la vie, j’ai reçu beaucoup, donc je dois le rendre. J’espère que cela inspirera d’autres restaurateurs dans le pays», dit-il. Et pour Edmond Libens, «une action ne suffisait pas», c’est pourquoi il a décidé de s’engager non pas pour une action, mais pour plusieurs, au cours desquelles 200 repas au total seront distribués tout au long de l’hiver. Et les bénéficiaires ont apprécié ce moment.

Un peu de réconfort
Francis, Luigi, Marie et son mari, Jean-Luc, se connaissent depuis longtemps. Francis habite à Esch-sur-Alzette, non loin du restaurant social de l’ASBL qu’il fréquente depuis 22 ans. Il a perdu son travail dans la construction en bâtiment après un grave accident qui lui a laissé des séquelles irréversibles. Depuis, c’est à la Stëmm qu’il trouve un peu de réconfort. «On se sent moins seul au cours de repas comme ceux-là», dit-il, le sourire aux lèvres.
Luigi, lui, est arrivé de Naples en 2010. Il était employé autrefois dans la distribution pour une chaîne alimentaire, mais ne travaille plus aujourd’hui. Pour lui : «La démarche de ce restaurant et de la Stëmm est extraordinaire. Elle nous réunit autour d’un repas, et cela fédère car nous sommes ensemble, il y a une harmonie de groupe, ça change du quotidien.»
Marie et Jean-Luc vivent tous deux à Luxembourg. Jean-Luc a autrefois «toujours eu de bons postes avec de bonnes payes», jusqu’à un matin de décembre 2010, où il a perdu son travail. «Nous sommes passés par des moments difficiles, dit-il, d’autant que le prix de l’immobilier au Luxembourg est très cher. Aujourd’hui, nous nous estimons heureux car nous habitons un logement social en centre-ville, nos enfants sont grands et indépendants. Mais quand nous voyons des jeunes qui sont dans la rue, et qui sont entrés dans le cercle vicieux de la drogue et de l’alcool, ça nous fait mal au cœur, et ça nous fait aussi relativiser sur notre propre situation…»

« Tout perdu »
Quelques tables plus loin, Maria, 36 ans, mère de deux enfants, savoure sa «délicieuse soupe». Elle qui travaillait pour une œuvre caritative s’est retrouvée du jour au lendemain à devoir en bénéficier à son tour. Elle reconnaît que «c’est une chance qu’au Luxembourg il y ait toutes ces structures pour venir en aide aux gens dans le besoin». À côté d’elle, Sascha raconte son histoire. Il fréquente les restaurants de la Stëmm vun der Strooss depuis trois mois environ, depuis qu’il a «tout perdu». Pour lui, comme pour les autres, «ça n’a pas été facile au début de demander de l’aide». Car même s’il a eu une enfance difficile et a fait «quelques conneries» en grandissant, qui l’ont mené dans la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui, il n’en était «jamais arrivé là». Sascha a 35 ans et n’a plus de permis, ni de travail ni de petite amie, ni même d’adresse, et malgré cela, il reste positif : «C’est une mauvaise passe, mais je sais que la situation s’arrangera et que je vais doucement remonter la pente», assure-t-il. Le jeune homme garde le sourire coûte que coûte, comme tous ceux présents dans la pièce. Ils ont, le temps d’un repas, tenté d’oublier, ne serait-ce qu’un peu, leurs problèmes…

Sarah Melis

Un commentaire

  1. Claudine ANTON

    très bonne adresse, très bon plats et accueil chaleureux

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