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Skoda Tour de Luxembourg : Conter, la belle histoire


Ken Conter est heureux de courir au pays. (Photo Luis Mangorrinha)

Le Luxembourgeois est réapparu, mercredi soir, pour la première fois sur une course au Grand-Duché depuis son départ, l’été dernier, pour Chambéry.

« Partir, c’est mourir un peu », dit le poème d’Edmond Haraucourt. En juillet 2018, son bac sciences sociales en poche, Ken Conter quitte le nid familial sis à Reckange-sur-Mess, direction Chambéry. Les charmes de la Savoie adoucissent tant bien que mal la brutalité de ce changement de décor. «J’ai découvert une autre vie. Maman n’était plus là pour s’occuper de tout…» Partir, c’est, aussi, grandir un peu.

Au sein du centre de formation de l’équipe AG2R La Mondiale, le jeune homme de 19 ans se retrouve seul face à lui-même, mais, surtout, face à un groupe qu’il doit intégrer. «À mon arrivée, explique Ken Conter, il me manquait pas mal de kilomètres au compteur, mon principal objectif était donc de prendre mes marques.»

Pour cela, il ne force pas son caractère. «Il n’aime pas être en pleine lumière, d’ailleurs, il ne la recherche pas. Dans un groupe, il est plutôt discret», confie le directeur technique national, Christian Helmig. «J’aime discuter, mais je préfère davantage écouter les autres que de donner mon avis.»

«Quand j’y pense, j’ai un peu la pression»

Durant plusieurs semaines, au sein d’un centre déserté au rythme du calendrier, le Luxembourgeois côtoie une poignée d’autres coureurs. «Le pire, c’est que la cuisinière était partie avec le reste de l’équipe…» Entre deux popotes, une tournée de linge sale et des cours en langue étrangères appliquées à l’université Savoie Mont-Blanc, l’intéressé enfourche sa monture sur des tracés préalablement définis via son GPS. Parfois au hasard, souvent sur les conseils avisés de son entraîneur, resté au Grand-Duché, un certain… Romain Gastauer.

Sa première course, il l’a disputée le 12 août dernier en Italie, lors du Gran Premio Sportivi di Poggiana. Ce jour-là, tout comme une centaine d’autres coureurs, il met le clignotant. «(Il rit) C’était vraiment dur! Une course italienne typique, avec des routes étroites, des cols et où ça frotte…» S’en suivra deux autres épreuves dans la Botte, la 49e Ruota d’Oro (41e) et le 90e Il Piccolo Lombardia (68e).

Depuis le début de l’année 2019, Ken Conter a bouclé deux des trois courses UCI auxquelles il a pris part : 37e au Trofeo Piva (1.2U) et 65e du Circuit des Ardennes International (2.2). Mais c’est sur les épreuves nationales que le Luxembourgeois s’est montré le plus fringant. Notamment le 23 mars, lors d’un Grand Prix de Saint-Étienne Loire marqué par des coups de bordure, il réussit à prendre la bonne échappée et prend la 3e place d’un sprint réglé par Jérémy Cabot (Dijon). Un podium sur lequel grimpèrent également des garçons tels que László Bodrogi (1er/1998), Rein Taaramäe (2e/2006) ou plus récemment Romain Bardet (2e/2011).

«Je suis en progression, les différents tests effectués le montrent», affirme un Ken Conter qui découvre avec plaisir l’aspect tactique. «Avant mon arrivée ici, la stratégie de course se résumait à jouer sa carte personnelle, s’amuse l’intéressé. Or c’est important de savoir ce qu’il faut faire en fonction du déroulement de la course.»

Sur ce Tour de Luxembourg, celui qui se définit comme un «puncheur» jouera les équipiers modèles pour Kévin Geniets, passé professionnel après avoir fréquenté, tout comme Ben Gastauer, les routes savoyardes. «Quand j’y pense, j’ai un peu la pression», s’amuse Ken Conter. Si ça peut le rassurer, l’adage est formel : jamais deux sans trois !

Charles Michel

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