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Allemagne : la rigidité budgétaire remise en cause


La rigidité budgétaire allemande est de plus en plus contestée, et pas seulement à l'étranger.

Dans un rapport publié mercredi, un conseil d’économistes préconise plus de souplesse budgétaire.

Les « Sages » allemands, un conseil d’économistes chargés de conseiller le gouvernement d’Angela Merkel, ont appelé à assouplir le verrou budgétaire du pays « en cas de ralentissement plus prononcé » de la croissance, dans un rapport rendu mercredi. « Le maintien d’une politique de déficit zéro » pourrait « empêcher le bon fonctionnement des stabilisateurs automatiques », indiquent les cinq experts, précisant néanmoins que l’Allemagne ne se trouve pas pour l’instant dans cette situation.

Par cette critique subtile, mentionnée à la 87e page de leur document, ils déplorent qu’un cadre trop rigide interdise au gouvernement de laisser reculer les recettes fiscales tout en augmentant les dépenses publiques – par exemple d’indemnisations chômage -, soit un mécanisme classique en cas de crise.

Réagissant à ce rapport, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi avoir accueilli avec « intérêt » les propositions des experts, mais leur a adressé une fin de non recevoir. « Vous dites vous même très clairement qu’il est important d’avoir à la fois un budget à l’équilibre et une politique d’investissement », a-t-elle affirmé, s’adressant aux « Sages ».

De plus en plus contesté, et encore dernièrement par Christine Lagarde, la nouvelle patronne du FMI, le dogme budgétaire allemand repose sur deux règles : l’interdiction inscrite dans la Constitution de contracter toute nouvelle dette fédérale excédant 0,35 % du PIB, dite « Schuldenbremse » (frein à la dette), et l’engagement supplémentaire d’un budget fédéral au moins à l’équilibre (« Schwarze Null »), respecté depuis 2014.

La règle constitutionnelle prévoit néanmoins des dérogations en cas de crise économique, catastrophe naturelle ou « situations d’urgence extraordinaires », offrant donc des marges de manoeuvre au gouvernement rappelées par les Sages.

LQ/AFP

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