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Psy : briser le tabou

«Et si j’en parlais à un psy ?» : tel est le titre de la brochure présentée mardi dans les locaux de la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale. Cet intitulé, loin d’être anodin, est au contraire très explicite et savamment choisi.
En effet, la question qui est posée résume à elle seule la problématique qui est en grande partie liée au tabou entourant les troubles de la santé mentale. Ce n’est donc pas une surprise d’apprendre que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), deux tiers des personnes concernées ne consulteraient pas le professionnel dont elles auraient besoin.
Si d’autres facteurs et raisons peuvent être mis en avant pour expliquer cette forte proportion, la crainte de consulter – au même titre que le déni de la maladie – figure certainement parmi les principales causes. Car les personnes atteintes de troubles de la santé mentale sont encore et toujours considérées en 2020, par une large majorité de la société, comme étant folles, anormales, voire dangereuses.
Cela dit, malgré les clichés et préjugés bien ancrés, les personnes souffrant de troubles de ce type ne devraient pas culpabiliser, mais plutôt demander de l’aide. Et c’est d’ailleurs bien le sens de la démarche de la Ligue, du ministère de la Santé, mais également des associations nationales de professionnels qui ont apporté leur soutien dans le cadre de ce projet qui s’inscrit dans le plan national de prévention du suicide : le Cercle des médecins généralistes, la Société luxembourgeoise de psychologie, la Fédération des associations de psychothérapie au Luxembourg et la Société luxembourgeoise de psychiatrie, pédopsychiatrie et psychothérapie.
Réussir à faire le premier pas et aller consulter – ce qui s’avère parfois loin d’être évident – permettra aux personnes concernées de bénéficier d’un encadrement et d’un suivi, nécessaires pour libérer la parole et sortir de la spirale infernale de l’isolement et de la honte. Cela s’apparente à une première victoire en vue de briser définitivement le tabou. Quant à la réponse à la question : «Et si j’en parlais à un psy?», elle serait définitivement «oui!».

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