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Pont effondré près de Toulouse : le camion pesait « plus de 50 tonnes »


L'adolescente de 15 ans ainsi que le chauffeur du camion sont morts par noyade malgré les efforts de plusieurs témoins pour les secourir. (photo AFP)

Un camion d’un poids total de « plus de 50 tonnes », soit plus du double autorisé, est la cause « apparente » de l’effondrement lundi d’un pont suspendu à Mirepoix-sur-Tarn, qui a fait deux morts, a indiqué mardi le procureur de Toulouse.

« Le fait que ce véhicule lourd ait emprunté ce pont (…) semble être, en l’état des investigations, la cause immédiate et apparente de l’accident », a déclaré Dominique Alzeari lors d’une conférence de presse, précisant que ce poids lourd qui transportait une foreuse pesait « plus de 50 tonnes ». Le pont, datant de 1931, « mentionne expressément qu’un seul camion peut l’emprunter à la fois et que sa capacité formelle d’utilisation se limite à 19 tonnes. C’est affiché tel quel », a ajouté le procureur.

Mardi matin, le maire de Mirepoix-sur-Tarn avait estimé le poids du camion et de son chargement « à plus de 40 tonnes » : « c’était un camion de gabarit hors normes, le pont a craqué ». L’accident a eu lieu lundi, peu avant 8h, dans cette commune au nord de Toulouse. « Un convoi composé de deux ensembles routiers et d’une camionnette blanche est parti de Bessières et se dirigeait vers Mirepoix-sur-Tarn », a souligné Dominique Alzeari. Seul le premier convoi, constitué d’un camion, de sa remorque qui transportait la foreuse et conduit par le gérant de l’entreprise de forage Puits Julien Fondations, a emprunté le pont, « malgré les appels de phares et les coups de klaxon de l’employé » au volant du deuxième camion, selon lui.

« C’est au moment où le premier véhicule a été sur le pont qu’il a provoqué certainement l’effondrement immédiat et total », entraînant avec lui la chute d’une Clio blanche où se trouvaient une mère, « blessée et traumatisée », et sa fille. L’adolescente de 15 ans ainsi que le chauffeur du camion sont morts par noyade malgré les efforts de plusieurs témoins pour les secourir.

La surveillance de l’ouvrage pas en cause

L’enquête a été ouverte pour « homicides et blessures involontaires » mais « les responsabilités ne seront examinées que beaucoup plus tard », a souligné le magistrat. L’entreprise Puits Julien Fondations étant située à quelques centaines de mètres du pont, sur la rive opposée à la commune de Mirepoix-sur-Tarn, son gérant « connaissait visiblement cette voie de circulation et cette infrastructure », selon le procureur.

L’adolescente était pour sa part en classe de première au lycée privé d’enseignement professionnel rural d’une localité voisine.

Le pont avait été contrôlé sous la responsabilité du conseil départemental, en charge de l’ouvrage, en 2017. Avait suivi une visite de contrôle en décembre 2018. La piste d’un non-respect des procédures de surveillance avait été écartée dès lundi par le conseil départemental. Les enquêteurs poursuivaient mardi leurs investigations, en exploitant notamment les images prises par les plongeurs. Des gendarmes « gelaient » la scène avec des lasers et des drones en vue d’une modélisation en 3D.

L’épave de la Clio était en cours de relèvement mardi après-midi mais pour la carcasse du camion, cela pourrait prendre beaucoup plus de temps. Le chantier sera compliqué par le dénivelé de 19 mètres entre la surface de l’eau et la chaussée.

LQ/AFP

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