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Verdict pour l’ex-curé de Belair le 28 novembre


Acquitté en première instance, l’ancien curé de Belair poursuivi pour viol comparaissait cette semaine devant la Cour d’appel. Cinq ans ont été requis.

La Cour d’appel confirmera-t-elle l’acquittement prononcé en première instance ou suivra-t-elle les réquisitions du parquet général qui demande cinq ans de réclusion avec un éventuel sursis probatoire contre l’homme d’Église? Réponse le 28 novembre.

L’ancien curé de Belair est poursuivi pour le viol sur un mineur de 14  ans, début novembre 2008. À l’époque, Emile A., âgé de 52  ans, accompagnait un groupe de jeunes à Taizé en France. Dans son jugement du 20  décembre 2016, la 13 e  chambre criminelle a retenu l’élément matériel de viol constitué en l’espèce par l’acte de fellation, mais a estimé que la preuve de l’absence du consentement du mineur de 14  ans n’avait pas été rapportée. Le ministère public avait interjeté appel : « À tort, la chambre criminelle a constaté que la charge de la preuve n’est pas établie .»

« Le consentement est acquis. L’adolescent ne s’est pas ressaisi. Il n’a pas refusé de passer une deuxième nuit dans la chambre avec le curé et il n’a pas été se réfugier chez son frère , estime quant à lui, M e Gaston Vogel. Si on est révolté et dégoûté, si on subit une chose qu’on déteste, on refuse de continuer.» L’avocat à la défense du prévenu demande de confirmer l’acquittement. Les premiers juges ont retenu : « on ne saurait parler d’un enfant timide ». Ils avaient tout compris après deux semaines de débats houleux », martèle Me Vogel. « Au-delà des appréciations morales que soulève ce dossier, il y l’aspect juridique », rappelle Me Vogel. Il conclut  : « Le plus léger doute doit profiter à l’accusé. »

Mardi la défense avait commencé par s’attaquer à la recevabilité de l’appel du ministère public. Ce dernier avait interjeté appel quatre heures après le prononcé. Pour Me Vogel le parquet avait agi « intempestivement sur un coup de colère » et par revanche. « À partir du prononcé, le délai d’appel court , a répliqué vendredi matin l’avocat général Marc Harpes. L’appel du ministère public est recevable. Le premier jugement mérite d’être reformé! »

«C’est lui qui m’a fait une fellation»

Il aura finalement fallu attendre la fin de l’audience avant que le prévenu Emile A. ne soit appelé à la barre. Comme l’homme d’Église n’avait rien à ajouter aux débats, c’est le président qui s’est chargé de lui poser toute une série de questions. « Je ne lui ai pas fait de fellation. C’est lui qui m’en a fait une. » Trois fois le prévenu a ressorti cette phrase à la Cour. « Je n’avais aucune idée que nous allions faire quelque chose qu’il n’approuverait pas , a-t-il encore déclaré. Je regrette de ne pas avoir maîtrisé ma libido. Je demande pardon. »

Le président l’a également interrogé sur l’évolution de ces déclarations au cours de l’instruction. Lors de sa première audition à la police judiciaire, il avait indiqué avoir refoulé l’épisode et ne pas s’en souvenir. Le lendemain devant le juge d’instruction, il était passé une première fois aux aveux… « Après avoir été transporté menotté dans la camionnette de la police, où je ne voyais que le ciel et les bâtiments, j’ai ressenti une certaine pression », a-t-il expliqué.

Enfin il a insisté sur le fait d’avoir beaucoup travaillé sur lui-même. « Les trois dernières années, j’ai suivi une thérapie », a glissé le prévenu. « Pourtant pendant six ans vous n’aviez rien entrepris », lui a rétorqué le président.

Fabienne Armborst

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