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Arbitrage : déjà un successeur pour Alain Hamer?


Laurent Kopriwa. (Illustration : Archives Editpress)

Doté d’excellentes notes depuis le début de saison, Laurent Kopriwa pourrait grimper en juin dans la catégorie 2 de l’UEFA, celle qui donne accès aux matches d’Europa League.

L’arbitrage grand-ducal s’était un peu résigné, en novembre 2010, à l’arrêt de carrière d’Alain Hamer, à ne plus avoir de sifflet capable de se hisser au niveau européen avant très, très longtemps. Ce garçon de 33 ans pourrait bien lui redonner le sourire plus vite que prévu, d’autant qu’avec les nouvelles réglementations internationales, c’est cinq arbitres luxembourgeois qu’il pourrait emmener dans ses bagages…

Sa prestation de dimanche après-midi, dans le choc de la 16e journée de DN entre la Jeunesse et Differdange, a montré qu’il avait franchi un cap. Sobre, capable d’aller dialoguer avec le sourire en compagnie de Carlo Weis pour apaiser les tensions nées d’un contact un peu rude le long de la ligne de touche, Laurent Kopriwa a justifié son nouveau statut, celui d’espoir sur le point de toucher le graal.

Bien que la commission d’arbitrage de l’UEFA œuvre dans la plus grande opacité («les classements sont tenus secrets», abonde Charles Schaack, le patron de l’arbitrage luxembourgeois), les appréciations reçues lors de ses dernières prestations en 2016 ne laissent guère place au doute : si Kopriwa reste bon lors de sa prochaine échéance, un tournoi de qualification élite U19, qui se déroulera du 22 au 28 mars et pour lequel il n’a pas encore reçu son affectation (il y a sept groupes possibles), alors il devrait postuler pour la catégorie 2.

La Belgique, un petit boulet au pied

Cette antichambre de l’élite, c’est le début du rêve. Elle permet entre autres de commencer à songer recevoir des rencontres de phase de poules d’Europa League, une perspective qu’on ne pensait plus envisageable pour un arbitre luxembourgeois avant très longtemps. D’ailleurs, même Alain Hamer, qui avait bénéficié d’appuis au sein de la Fédération française de football pour faire son trou en son temps, envisageait l’avenir de manière assez pessimiste au moment de sa retraite, il y a six ans. Il faut croire que cela pourrait aller plus vite que prévu.

«On lui avait demandé d’être plus constant, indique Charles Schaack. Et depuis le début de saison, il a acquis de la maturité et de la concentration.» Et pourtant, le climat n’est pas propice à l’éclosion : alors que le Luxembourg et la Belgique ont signé de longue date un partenariat d’échange d’arbitres permettant aux hommes en noir de sauter allégrement la frontière pour gagner en expérience, tout est un peu au point mort depuis quelques mois et le remodelage des divisions chez nos voisins : «C’est un vrai souci, ça ne tourne plus aussi bien qu’avant : en redéfinissant leurs divisions, ils ont aussi déclassé beaucoup de leurs arbitres qui font embouteillage au niveau où nos arbitres allaient généralement s’aguerrir», poursuit notamment Schaack.

Ils seraient six Luxembourgeois

Ainsi, Kopriwa n’a eu jusqu’alors que douze rencontres de BGL Ligue à se mettre sous la dent depuis début août. Pas de D2 belge. Encore moins de D3. Il devra pourtant être performant, dans un mois. «Les prochains matches seront importants, reconnaît-il. C’est peut-être là que ça se décide.» Voire trois s’il est bon et qu’il se voit confier une dernière mission dans la foulée. Pas de quoi paniquer toutefois. En mai dernier, ses tests théorique, linguistique et physique à Nyon, au siège de l’UEFA, se sont très bien passés. «Et heureusement, je n’ai jamais été blessé.»

S’il y met les précautions de rigueur, Charles Schaack en tout cas, est très optimiste. «Il faut juste qu’il continue comme ça jusqu’en juin», date de l’officialisation de la nouvelle liste par un système que l’intéressé lui-même ne connaît pas : «Je ne sais pas s’il y a des quotas, ou des rétrogradations. Je n’ai aucune info.» Tout ce qui intéresse le longiligne blondinet, c’est de franchir enfin le cap, parce qu’il sait aussi qu’il ne se représente pas lui, tout seul, mais l’ensemble de l’arbitrage grand-ducal, qui n’attend que l’opportunité de lui désigner une équipe pour aller représenter le pays sur la scène continentale (l’UEFA ne désigne que l’arbitre central). «Le but, dit-il, c’est de parvenir à faire des matches d’Europa League et de pouvoir partir sur une rencontre comme ça à six Luxembourgeois (NDLR : il faut désormais compter deux arbitres de surface à associer au quatuor). Pour ça, il faut beaucoup travailler et avoir un peu de chance.» Alain Hamer a dû commencer à peu près comme ça.

Julien Mollereau

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