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Audun-le-Tiche : les jardins ouvriers rasés après le 31 décembre


En juin, les associations Give us a voice (Luxembourg) et Stéphane-Lamart avaient procédé à l’évacuation d’animaux qu’elles jugeaient en danger de mort. (Photo Le Républicain Lorrain)

Le calme est revenu, du moins temporairement, dans les jardins ouvriers d’Audun-le-Tiche, où des associations de protection animale étaient intervenues à plusieurs reprises pour évacuer des animaux qu’elles jugeaient en danger. Les lieux seront rasés et redessinés en début d’année.

Le passage, fin juin, de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) dans les jardins ouvriers d’Audun-le-Tiche semble avoir gelé les actions coup-de-poing des associations de protection animale, particulièrement zélées ces dernières semaines. Depuis, il règne un calme devenu inhabituel sur ces parcelles propriétés d’ArcelorMittal, où des centaines de cabanons de fortune sont sortis de terre depuis plusieurs dizaines d’années.

L’origine du problème ? Il a été soulevé par des habitants de la rue de Belval, à Esch-sur-Alzette (l’accès aux jardins se fait côté luxembourgeois) qui dénonçaient la présence de plusieurs centaines d’animaux de ferme vivant, arguaient-ils, dans des conditions indécentes, sans accès à l’extérieur, sans eau claire en ces périodes de fortes chaleurs.

« Qui fait barrage ? »

Les animalistes avaient tenté, en vain, d’alerter les pouvoirs publics afin d’obtenir l’autorisation d’évacuer tous les animaux. Ils pointaient aussi du doigt les problèmes sanitaires liés à la présence d’animaux « non-déclarés » dans ce qui ressemblait par endroits à « des dépotoirs à ciel ouvert ». Sans soutien, ils avaient entrepris des négociations avec les propriétaires afin que ceux-ci consentent à leur céder.

« Nous sommes extrêmement tristes, confie Bernadette Rohrer, enquêtrice à la fondation Stéphane-Lamart. On ne comprend pas pourquoi les autorités n’ont pas autorisé l’ouverture des cabanons. Certains propriétaires ont pourtant refusé d’ouvrir leur porte aux services de l’État ! C’est bien qu’ils avaient des choses à cacher ! On se pose des questions : qui fait barrage ? Y a-t-il un intérêt politique ? »

Alors, qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Pas grand-chose. En début de semaine, des représentants d’Audun-le-Tiche, Esh-sur-Alzette et ArcelorMittal ont reçu les « locataires », qui occupaient les lieux gracieusement depuis plus de dix ans. « Il leur a été demandé de se débarrasser des animaux au plus tard au 31 décembre, relaye le maire d’Audun-le-Tiche, Lucien Piovano. Suivra le nettoyage du site, « rapidement, pour permettre aux gens de continuer à cultiver leur potager ». Les cabanons seront rasés puis reconstruits « selon un modèle unique », les parcelles seront redessinées avant d’être redistribuées. Les candidats devront, cette fois, s’acquitter d’un loyer dont la gestion sera assurée par des associations luxembourgeoises. Il s’agira, enfin, de veiller au respect de ces nouvelles règles. Sur la durée si possible.

Les futurs locataires sont prévenus : plus aucun animal ne sera toléré sur le site. Police municipale et garde champêtre veilleront au grain.

Joan Moise/Le Républicain Lorrain

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