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Déchets en Lorraine : Jost Group s’excuse «auprès des populations»


Le groupe Jost se retrouve, malgré lui dit-il, dans la tempête suite aux déchets déversés en Lorraine (Photo : Republicain Lorrain).

Les élus du bassin de Longwy ont porté plainte au commissariat de police pour un dépôt sauvage de 550 tonnes de déchets ménagers à Haucourt-Moulaine, en provenance d’une société dont le siège est au Luxembourg. Du jamais vu sur le territoire d’après les responsables de ces deux collectivités.

La société visée : Jost Group, basée en Belgique, mais dont le siège se trouve au Luxembourg, qui avait fait parler d’elle en 2017 suite au placement en détention provisoire de son patron pour dumping social, traite d’êtres humains, escroquerie en droit pénal social ou encore blanchiment. Après avoir décliné l’invitation, ces derniers ont choisi de s’expliquer, par la voix de Véronique Hustin, chargée de communication.

Quelle est votre version des faits ?
« On a été contactés durant la deuxième semaine d’octobre par Mondial Services pour effectuer un transport de déchets de construction. On a fixé ensemble un prix, puis lancé le premier aller-retour le 17 octobre. Au départ, les trajets devaient se faire entre Geluwe et Brecht, près d’Anvers. Puis il y a eu plusieurs changements : on est passé de Brecht à Geluwe, puis de Brecht à Thionville, puis Brecht-Saulnes avec une partie Brecht-Rédange. On chargeait à Brecht chez Snoyes Recyclage pour Mondial service, le donneur d’ordre. Le tout, environ 600 tonnes, à destination de la société Eqiom France.

On a été alertés lors de la troisième semaine d’octobre par un de nos 15 chauffeurs qu’il ne s’agissait pas de briques, mais de déchets ménagers. On a alors demandé à tous de vérifier. Il s’agissait bien de déchets ménagers. La police nous a alors contactés pour nous dire que nous étions victimes, ou participants, de transports illégaux. On avait un numéro de téléphone à l’arrivée qu’on devait composer. On a collaboré avec les policiers pour que ces derniers puissent interpeller ce contact. C’était le 4 novembre. »

Pourtant, les collectivités affirment que le cadenas du site de la Slag a été coupé, puis changé, afin de permettre ces dépôts. Et que ces transports avaient lieu surtout la nuit ou en fin de journée.
« Les chauffeurs ont fait confiance aux personnes qui demandaient le déchargement. Dès qu’on a été alerté, on a arrêté. On a demandé une déclaration à tous les chauffeurs. »

Vous dites qu’ils n’ont pas vu qu’ils déchargeaient des déchets dans des zones naturelles, dont l’une est classée en espace naturel sensible.
« Je ne sais pas comment ça s’est passé. On n’est pas concernés par la fraude. Ce n’est pas notre manière de travailler. »

Savez-vous que des plaintes ont été déposées ?
« C’est une information que je vais relayer à ma direction. »

Vous êtes donc les victimes dans cette affaire ? Envisagez-vous de porter plainte à votre tour ?
« On va voir. Je pense qu’on le fera. Dans tous les cas, on ne travaillera plus jamais pour Mondial Services. Et on s’excuse auprès des populations. »

Entretien avec Sébastien Bonetti (Républicain Lorrain)

Contactée, l’entreprise Mondial Services n’a pas donné suite aux sollicitations de notre confrère.

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