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Ligne Nancy-Metz-Luxembourg : un TER estampillé CFL ?


Et si le TER Nancy-Metz-Luxembourg passait sous pavillon luxembourgeois ? (illustration Editpress)

L’ouverture à la concurrence anticipée d’une partie du réseau TER décidée par la Région Grand Est dès 2021 va opposer la SNCF à d’autres sociétés de transports. Les CFL ont déjà fait savoir qu’ils sont intéressés.

Et si le TER Nancy-Metz-Luxembourg passait sous pavillon luxembourgeois ? La Région Grand Est l’a fait savoir, elle veut anticiper l’ouverture à la concurrence des trains régionaux et permettre ainsi à des TER non estampillés SNCF de rouler sur une fraction de réseau dès 2021. Deux ans avant la date fixée par l’Union Européenne.

Déjà en 2016, la nouvelle entité régionale avait posé quelques jalons en assortissant la signature de sa convention avec la SNCF d’un document contractuel indiquant l’ouverture (en 2021) de 10% du trafic ferroviaire régional. « Nous sommes les premiers à avoir réuni les conditions nécessaires pour ouvrir une partie des lignes à la concurrence », affirme David Valence, le vice-président de la Région Grand Est en charge des mobilités et infrastructures de transport.

Et l’élu régional de préciser : « Il ne sera interdit à personne de postuler, pas même à la SNCF. » Car l’idée n’est pas d’écarter la société qui jusque-là était en situation de monopole mais bien de « l’amener à réviser ses coûts », comme l’indique le maire de Saint-Dié-des-Vosges. « Pour la Région ouvrir à la concurrence, c’est un moyen d’essayer de réduire les frais de fonctionnement. On a observé par exemple qu’en Allemagne, un train qui roule coûte 20% à 30% moins cher qu’en France. »

Avec un budget annuel conséquent (plus de 440 millions d’euros en 2017), la Région Grand Est cherche à alléger sa dépense mais pas seulement. « La concurrence peut être une chance pour maintenir des lignes sur lesquelles la SNCF investit peu et qui se trouvent principalement en zone rurale », pointe David Valence.

« Il n’y a rien d’écrit »

Quid du choix des tronçons qui seront soumis à appel d’offres « à titre expérimental » dès 2021 ? « Aujourd’hui, il n’y a rien d’écrit », esquive l’élu.

Difficile donc de faire des projections même si une ouverture à la concurrence de l’une des lignes les plus fréquentées de France, la Nancy-Metz-Luxembourg, paraît, à terme, inéluctable. Sa montée en puissance (+9% en 2016) et les nombreux incidents récents qui l’ont paralysée en font un enjeu majeur pour la région Grand Est mais aussi pour le Luxembourg dont le seul territoire est bien petit au vu des efforts financiers consentis.

Les CFL, qui ont engagé 3,8 milliards d’euros d’investissements jusqu’en 2023 dont plus de 500 millions consacrés à l’extension de la gare de Luxembourg et au doublement des voies entre Luxembourg et Bettembourg, lorgneraient logiquement sur ce nouveau marché.

Une information confirmée, à mots à peine couverts, par le ministre du Développement durable et des Infrastructures en charge des transports, François Bausch, en marge d’une conférence de presse tenue au siège des CFL, à Bonnevoie, en octobre dernier.

Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain)

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