Réunis au Cercle Cité ce mardi 2 décembre à l’occasion des traditionnelles festivités de la Sainte-Barbe, les cadres du CGDIS ont fait le bilan sur l’année écoulée et ont dressé les défis à venir.
Au Cercle Cité ce mardi, tenue correcte exigée pour les responsables du Corps grand-ducal d’incendie et de secours qui ont troqué leurs uniformes pour des costards, comme chaque année le 2 décembre. En ce jour, le CGDIS se rassemble afin de célébrer la Sainte-Barbe, sa patronne et protectrice, deux jours avant la vraie date afin de laisser les centres d’intervention attachés à cette tradition, notamment dans le sud du pays, commémorer librement ce jeudi.
En réunissant les cadres dans la capitale, le «Bärbelendag» est l’occasion de faire un premier bilan sur l’année qui touche à sa fin. «Au niveau opérationnel, c’est une année plutôt normale, avec un nombre d’interventions qui reste aux alentours de 72 000 interventions», annonce Paul Schroeder, le directeur général du CGDIS. Bien que 2025 ait notamment été marquée par des températures caniculaires en août et des inondations début septembre, «nous n’avons pas eu de grosses catastrophes», se réjouit le chef des services de secours.
«Au niveau institutionnel, c’était quand même une année exceptionnelle avec l’avènement du Grand-Duc et, pour nous, la remise de la fourragère par le Grand-Duc Henri», précise Paul Schroeder, qui porte déjà cette décoration récompensant le CGDIS pour ses 500 000 interventions depuis sa création en 2018.
«Pas encore le personnel nécessaire»
Le discours du jour a d’ailleurs débuté sur l’analyse de ces sept premières années d’existence et des objectifs fixés dans le premier Plan national d’organisation des secours (PNOS). «Aujourd’hui, nous n’avons pas encore le personnel nécessaire afin d’avoir une couverture qui nous permettrait d’intervenir en 15 minutes à travers le pays», admet le directeur général. Ces 15 minutes étant encore inscrites dans la prochaine génération du PNOS, il s’agit pour le CGDIS de relever «un défi» en termes de matériel et de recrutement.
Afin d’atteindre le nombre minimal de véhicules équipés pour garantir ce délai, il faudrait, par exemple, 40 ambulances prêtes à tout moment, soit cinq de plus qu’aujourd’hui. Sur le plan humain, l’effectif actuel peine déjà à tenir les objectifs et se voit menacé par les futurs départs en retraite. De fait, les gardes d’incendie et de sauvetage ne sont pas toujours continuellement assurées dans toutes les localités du pays.
Alain Becker, le président du conseil d’administration du CGDIS, a lui aussi pris la parole afin d’insister sur la valorisation de l’engagement, à commencer par celui des volontaires, qui représentent près de 90 % des troupes (6 974 sur 7 626). À ce sujet, une étude a récemment été réalisée par le Liser et des assises du volontariat ont eu lieu le 29 novembre dernier. L’objectif : rendre compte des profils, des attentes et de leur fidélité afin de moderniser leurs statuts et renforcer leur engagement. Même chose pour les professionnels, dont l’attractivité des carrières devrait être améliorée.

Environ 72 000 interventions ont été réalisées par le CGDIS en 2025.
Se préparer à l’instabilité climatique géopolitique
Pour l’avenir, le CGDIS promet aussi de travailler sa résilience, puisque «le second PNOS va nécessairement s’inscrire dans la stratégie de résilience pour les communes qui a été présentée par le Premier ministre en octobre dernier», fait savoir Paul Schroeder. Présenté en mai dernier, le dispositif «RESC-LU», qui prévoit de mobiliser des réserves de capacités spécifiques au sein du CGDIS en cas de crise, entre ainsi dans cette stratégie nationale «Lëtz prepare».
«Cela va nous conduire à approfondir certaines missions que nous avions déjà, notamment dans la sécurité civile, afin de venir en soutien aux communes mais aussi aux administrations étatiques en cas de crise ou de catastrophe.» C’est notamment le cas des scénarios liés au dérèglement climatique : davantage d’inondations, de pluies torrentielles, de tempêtes et de sécheresses et donc de feux de végétation.
«Tout cela sans parler de la situation géopolitique instable pour laquelle on doit aussi se préparer», ajoute le directeur général. «Sans tomber dans le catastrophisme, ce serait négligent de se voiler la face et de ne pas se préparer à ce genre de scénarios. Traditionnellement c’était à la protection civile d’y faire face, mais cela a été un peu perdu après la fin de la guerre froide.»
Ce qui est certain, c’est que les fêtes de fin d’année approchent à grands pas et le CGDIS les espère aussi calmes qu’à l’accoutumée afin d’aborder sereinement 2026 et les nombreux défis à relever.
Quatre lettres de félicitations remises
Lors de la cérémonie de la Sainte-Barbe, le CGDIS décerne des lettres de félicitations à ses membres qui se sont illustrés par une intervention. Cette année, ils sont au nombre de quatre. Le premier d’entre eux est Patrick Raus, récompensé pour sa prise en charge d’une victime entraînée par le courant de l’Alzette à Clausen le 7 janvier dernier.
Les trois autres sont Steve Schon, Philippe Dugourd et Miguel Perez Sanchez, tous membres de l’équipe de sauvetage qui est intervenue à Liège lors d’un incendie le 24 juin 2024. Ils avaient alors mis en sécurité par hélitreuillage des personnes bloquées dans les étages supérieurs d’un immeuble en feu.

Quatre lettres de félicitations ont été remises durant la cérémonie.