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Coupe Gordon Bennett : deux Luxembourgeois à pleins gaz !


Claude Sauber, pilote émérite de montgolfière, et Carlo Arendt, pilote de course et de raid, sont des amis de longue date. (©Alain Neuens)

Notre hymne national retentira ce vendredi soir pour la première fois au départ de la prestigieuse Coupe aéronautique Gordon Bennett. Deux Luxembourgeois, Carlo Arendt et Claude Sauber, s’élanceront depuis Montbéliard avec l’objectif de rallier la plus longue distance possible.

Le projet ne date pas d’hier. «Il y a deux ans, Carlo m’a proposé de participer à ce challenge», raconte Claude Sauber joint par téléphone la veille du départ. Depuis deux ans, les deux amis se préparent pour participer à la plus ancienne des courses de ballons à gaz. Cette coupe prestigieuse dont la première édition a eu lieu à Paris en 1906, avec un départ effectué depuis le jardin des Tuileries, s’élance cette année pour sa 63e édition depuis Montbéliard, en France. Le principe reste simple. L’équipage qui parcourra la plus longue distance sans se poser et en gérant ses carburants – 1 000 m3 d’hydrogène (plus léger que l’air) et 650 kg de sable – sera désigné vainqueur.

Seule restriction : il faut rester en Europe. Interdiction, par exemple, d’aller jusqu’en Russie. «Pour ce qui concerne la Serbie, c’est encore en négociation», poursuit notre interlocuteur. Autres destinations possibles : l’Espagne, le Portugal… Avec les conditions idéales, c’est même la Norvège, à 3 000 km, qui peut être atteinte. Côté luxembourgeois, on vise actuellement la Roumanie en survolant la Suisse, l’Autriche et la République tchèque… «Cela fera entre 1 700 et 1 800 km.» Mais au final, tout dépendra du vent. «Actuellement, il vient de l’est au sol et au-dessus de 2 000 m, il vient de l’ouest», nous explique Claude Sauber.

L’objectif de chaque équipage est d’utiliser de la manière la plus efficiente possible ses carburants pour avancer le plus loin possible. «L’hydrogène et le sable, c’est comme l’essence pour la voiture», illustre notre interlocuteur. Pour rester dans les meilleurs courants atmosphériques, les pilotes devront régulièrement jouer avec ces deux éléments.

«Dans la nuit, il fait froid, donc les 1 000 m3 de gaz vont se rétracter. Il faudra donc lâcher du sable pour rester à la même hauteur. Mais quand le soleil se lèvera, le gaz regagnera en volume avec la chaleur, le ballon remontera donc. Et il faudra donc réduire la quantité de gaz.»

Le duo luxembourgeois décollera en premier depuis Montbéliard. C'est ce qui ressort du tirage d'ordre de départ. Les 20 ballons à gaz partiront à 5min d'intervalle. (photo DR)

Le duo luxembourgeois décollera en premier depuis Montbéliard. C’est ce qui ressort du tirage d’ordre de départ. Les 20 ballons à gaz partiront à 5min d’intervalle. (photo DR)

«Challenge humain et physique»

Une fois dans les airs, l’équipage luxembourgeois sera épaulé au sol par une équipe d’une douzaine de personnes parmi lesquelles se trouveront des experts en météorologie et en contrôle aérien. «Ce sont eux qui nous livreront depuis le Luxembourg toutes les informations nécessaires par rapport à la météo. Ce sont également eux qui nous aideront pour obtenir les autorisations de pénétrer dans les espaces aériens.» Dans les airs, ce n’est plus à l’aide d’un simple portable que le duo luxembourgeois communiquera. Tout passera par un téléphone satellite.

C’est également un véritable «challenge humain» qui attend le duo. Tout au long de la course (3 jours), les deux amis cohabiteront en effet dans une nacelle faisant à peine 2 m². «C’est des moments où on apprend à se connaître», note Claude Sauber. Tous deux devront se contenter d’une petite banquette, d’un matelas gonflable ainsi que d’une trappe leur permettant de faire sortir leurs pieds de la nacelle. «Notre rythme sera le suivant : dormir deux heures et voler deux heures. Celui qui ne vole pas doit absolument se reposer.» Et quelle vitesse maximale peut atteindre un ballon à gaz ? «On n’ira jamais plus vite que le vent», explique notre interlocuteur.

Même si la météo s’annonce plutôt clémente, à bord du ballon à gaz il ne fera pas toujours très chaud. L’altitude oscillera entre 300 et plus de 4 000 m. «À 5 000 m, il fait actuellement -25°C. On emporte de grosses doudounes et de l’oxygène. Mais si cela dure, cela sera un vrai challenge physique.»

Au final, c’est l’équipage qui aura parcouru la plus longue distance qui remportera l’épreuve. Le pays vainqueur organisera la course deux ans plus tard. «La distance, c’est la ligne directe entre le point de départ et l’arrivée, peu importe quels détours on a faits dans les airs», précise Carlo Sauber.

Le ballon à gaz des Luxembourgeois sera blanc, comme pour la plupart des concurrents. «La couleur blanche, c’est pour ne pas prendre la chaleur du soleil. Un ballon noir chaufferait beaucoup plus», explique Claude Sauber. Il précise toutefois : «Mais on aura avec nous un drapeau luxembourgeois.»

L’épopée du duo luxembourgeois peut être suivie en direct sur : live.gordonbennett.aero

Fabienne Armborst

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