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Luxembourg : un été studieux pour les réfugiés


Quatre semaines durant, l'association Passerell organise du lundi au jeudi des cours de français, luxembourgeois et anglais à destinationdes réfugiés. Le vendredi, c'est sortie au Grand-Duché. Cette semaine, les participants ont pu faire une excursion au château de Beaufort. (Photo : Tatiana Salvan)

L’ASBL Passerell, qui travaille à l’intégration des réfugiés, organise chaque été des ateliers proposant cours de langues et sorties au Grand-Duché.

Pendant l’été, nombreux sont les cours de langues et organismes publics à fermer leurs portes jusqu’à la rentrée pour cause de congés. Idem du côté des bénévoles, qui prennent quelques semaines pour souffler. Mais pas de répit pour les demandeurs d’asile et réfugiés qui, face au vide induit par cette période de vacances, peuvent vite se sentir désœuvrés.

C’est pour cette raison que l’association Passerell, qui œuvre à l’intégration des réfugiés et des demandeurs d’asile au Grand-Duché, organise depuis trois ans des ateliers d’été. Au programme : cours de langues et sorties visant à découvrir le Luxembourg.

Quatre semaines durant (depuis le 16 juillet et jusqu’au 10 août), les réfugiés et demandeurs d’asile qui le souhaitent ont donc l’opportunité de suivre des cours de français (débutant ou avancé), luxembourgeois ou anglais en plein cœur de l’université du Luxembourg. «L’université du Luxembourg nous prête ses locaux, tandis que l’Œuvre Grande-Duchesse Charlotte et la Ville de Luxembourg financent les ateliers», souligne Ambre Schulz, en stage en tant que chargée de projet chez Passerell et qui assure les cours de français avancé.

Dans sa classe, jeudi, ils étaient cinq hommes. Le thème du jour : jouer au DRH! Les profils de candidats virtuels sont analysés par des élèves dont le niveau de maîtrise du français peut parfois laisser pantois. Ici, on comprend «consciencieux», on parle même de verbe pronominal et les blagues fusent, preuve de cette maîtrise de la langue. «Quelquefois, ce sont eux qui nous rappellent certaines règles de grammaire!», se réjouit Ambre Schulz.

Grâce à l’atelier du jour, ses élèves découvrent les mots pour décrire des qualités et des défauts. «Ce type de vocabulaire peut être important lorsqu’on cherche du travail», indique-t-elle.

Des élèves très motivés

«Mais il ne s’agit pas de faire classe comme à l’école. Il y a beaucoup de discussions et d’échanges, ce qui est très enrichissant. Les élèves interagissent énormément, se reprennent mutuellement. Lors du cours précédent, nous avons par exemple parlé de la nourriture dans les pays. Parfois, je fais un atelier en fonction de leurs demandes personnelles, comme apprendre à rédiger une lettre de motivation. C’est variable.»

Dans la classe de Sonja Ruud, volontaire anthropologue de profession, qui enseigne le français aux débutants, ils sont plus nombreux, environ une quinzaine. «La fois passée, ils étaient 25!» fait savoir la jeune femme, qui doit jongler entre les nouveaux arrivants (le bouche à oreille fonctionne bien) et les différences de niveaux. «Certains ne lisent pas et n’écrivent pas l’alphabet latin, c’est donc difficile de trouver quelque chose qui puisse intéresser tout le monde. Mais on échange énormément et on fait beaucoup de travail en groupe.»

Dans sa classe, ce jour-là, la plupart des apprenants sont des jeunes hommes originaires du Soudan, de Syrie également. Ils apprennent à dire l’heure, à décrire le temps qu’il fait, ce qu’ils portent sur eux ou les transports qu’ils peuvent emprunter. À chaque question posée, des réponses plus ou moins timides se font entendre, des mains se lèvent et les participants se montrent enthousiastes quand il s’agit d’aller au tableau.

Une motivation qui continue au-delà de ces ateliers d’été : la plupart assurent poursuivre l’apprentissage de la langue de Molière grâce à internet et suivront des cours à la rentrée.

Tatiana Salvan

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