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Déploiement de la 5G : les risques pour la santé sous-estimés ?


Les scientifiques se disent préoccupés «par le fait que l'augmentation de l'exposition aux radiations de la 5G entraîne des dommages irréversibles». (illustration AFP)

Une pétition s’oppose à l’installation du réseau 5G dans le pays pour des raisons de santé publique. Des scientifiques ont des doutes, tandis que le gouvernement promet la transparence.

Sur la vingtaine de pages qui vantent les mérites de la technologie 5G sur son site digital-luxembourg.public.lu, le gouvernement consacre un mini-chapitre sur ses effets sur la santé. Au niveau de la population. «Il n’en reste pas moins qu’il convient de continuer à appliquer le principe de précaution quand il s’agit de protéger la population de champs électromagnétiques excessifs ainsi que de poursuivre la politique de transparence en la matière», reconnaissent les autorités.

Mais elles se veulent rassurantes : «Les réseaux 5G utilisent des antennes intelligentes et des faisceaux qui se déplacent pour se diriger vers les endroits où l’utilisation est la plus intense. Les champs électromagnétiques seront donc plus variables, les petites cellules seront plus proches des utilisateurs, mais auront une puissance moindre. L’utilisation du spectre sera plus efficiente, une plus grande masse de données pourra être transférée sans augmentation de la puissance d’émission.»

Une observation censée faire taire les plus réfractaires au projet 5G qui craignent son impact sur la santé. Mais un peu partout dans le monde, des voix se sont élevées, celles de scientifiques notamment, pour alerter sur les dangers que cette technologie pouvait faire courir.

Moratoire demandé

C’est cela qu’a retenu l’auteur de la pétition 1239, ouverte à la signature depuis le 5 avril et qui s’élève contre l’installation du réseau 5G dans le pays. Elle a déjà recueilli 1 148 signatures et elle est ouverte jusqu’au 17 mai, même si le gouvernement promet d’assurer la transparence sur les questions relatives à la santé et à l’environnement.

Le pétitionnaire, lui, fait référence à l’appel de quelque 200 scientifiques issus de 36 pays demandant un moratoire sur le déploiement de la 5G «jusqu’à ce que les dangers potentiels pour la santé humaine et l’environnement aient été complètement évalués par des scientifiques indépendants de l’industrie. La 5G augmentera considérablement l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM-RF) par rapport aux réseaux existants 2G, 3G, 4G, Wi-Fi, etc. Il est prouvé que les émissions CEM-RF sont nuisibles à l’homme et à l’environnement», écrivaient-ils.

Selon eux, les études scientifiques récentes ou plus anciennes établissent l’existence d’effets nocifs sur la santé et se disent préoccupés «par le fait que l’augmentation de l’exposition aux radiations de la 5G entraîne des dommages irréversibles». Ils regrettent que dans ce concert de louanges sur les possibilités qu’offre la 5G, on oublie de prendre en considération «les conséquences pour la santé humaine, végétale et animale». Le citoyen serait mal informé et même on le persuaderait que les effets des radiations de radiofréquences sur la santé ne sont pas un problème.

Geneviève Montaigu

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