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Dieselgate : le ton monte au Luxembourg


"Devant le manque de réaction de nos politiques face à ce scandale, qui est tout bonnement une énorme escroquerie envers le consommateur, nous nous sommes dit qu'il fallait réagir dans l'espoir de faire bouger les choses", tance Pascal Berchem. (illustration AFP)

Le président de la Touring Association Luxembourg, Pascal Berchem, veut que les dirigeants de Volkswagen assument leurs actes.

Depuis le début du mois d’août, la jeune Touring Association Luxembourg (TAL), emmenée par son président, Pascal Berchem, depuis presque deux ans, a haussé le ton sur l’affaire du Dieselgate et compte bien défendre les intérêts des Luxembourgeois lésés par Volkswagen.

La Touring Association Luxembourg, à ne pas confondre avec une société comme l’ACL, se décrit davantage comme un «think tank», c’est-à-dire un espace de réflexion sur tous les sujets tournant autour de l’automobile et la mobilité. Le TAL est d’ailleurs à l’origine d’initiatives comme l’application RoadApp (application de trafic et de mobilité communautaire au Luxembourg pour smartphone gratuite, 100% légale), de l’application LuxAlert (une application d’alerte géolocalisée) ou encore de CoVo (une plateforme web de covoiturage associative au Grand-Duché).

« Faire bouger les choses »

Depuis le 4 août, le TAL tente de rassembler les presque 32 000 personnes ayant été lésées par les pratiques de Volkswagen afin d’entamer une procédure juridique et collective au niveau pénal. «Je sais pertinemment que l’on ne rassemblera pas les 32 000 personnes, mais si nous arrivons à réunir au moins un millier de personnes, ce sera une bonne base de travail. Je suis d’ailleurs très confiant», a affirmé Pascal Berchem.

Ce dernier précise également sa motivation : «Ce n’était pas dans le planning du TAL de lancer cette initiative, mais l’actualité nous a rattrapés. De plus, devant le manque de réaction de nos politiques face à ce scandale, qui est tout bonnement une énorme escroquerie envers le consommateur, nous nous sommes dit qu’il fallait réagir dans l’espoir de faire bouger les choses, car pour le moment, rien n’a été fait.»

Pascal Berchem va même jusqu’à se montrer plus critique lorsqu’on lui parle de la plainte contre X déposée par le gouvernement dans le cadre du «Dieselgate». «Une plainte contre X, c’est quand on ne sait pas qui a commis un crime. Dans le cadre du Dieselgate, n’importe qui est capable de désigner le fautif : Volkswagen», a souligné le président de la TAL avant d’ajouter : «Notre but n’est pas de pénaliser la société Volkswagen et ses employés, qui font sans aucun doute du très bon travail, mais d’imposer aux dirigeants du groupe d’assumer la responsabilité de leurs actes. D’ailleurs, sans que ce soit une question d’argent, ces mêmes dirigeants ont très facilement accepté les amendes infligées par les États-Unis, alors qu’en Europe…»

Vers un boycott en octobre

Le TAL souhaite donc faire une action juridique collective, une procédure, qui, selon d’autres associations, ne fonctionnera pas au Luxembourg. «Nous nous sommes renseignés et nous sommes assez confiants sur la suite des évènements. Sans entrer dans les détails de notre stratégie, nous savons qu’il est possible de faire ce que nous voulons réaliser», a assuré Pascal Berchem. La TAL est même prête à organiser, en octobre, un boycott contre Volkswagen pour sensibiliser le grand public. Affaire à suivre.

À noter qu’il y a quelques jours, l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) a également annoncé vouloir mener une action juridique, mais au civil, dans le but d’obtenir un dédommagement pour les propriétaires de Volkswagen concernés par le scandale.

Jeremy Zabatta

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