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Protection de l’eau : l’État va investir plus d’un milliard d’euros


La ministre a prévenu que le pays devait assurer ses arrières en cas de pics de consommation. (Photo Julien Garroy)

L’État entend investir, d’ici 2027, plus d’un milliard d’euros dans la protection de l’eau afin, notamment, de garantir à la population un accès à l’eau potable.

L’auteur-compositeur Henri Dès chantait L’eau c’est de l’or en 2008 et ce n’est certainement pas la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, qui le contredira. La ministre écolo a, en effet, célébré la journée mondiale de l’Eau, mercredi, en dressant un état des lieux des mesures et projets en matière de protection de l’or bleu. «Il s’agit de poser des jalons pour nos générations futures, en répondant à deux questions : où en est-on et où devons-nous aller ?», a-t-elle dit.

En ce qui concerne la première question, Carole Dieschbourg s’est voulue enthousiaste, en soulignant que la consommation d’eau potable par habitant avait baissé depuis 2005. «D’une consommation journalière par habitant de 236,2 litres, les résidents sont passés à une consommation quotidienne de 202,3 litres, en 2015», a-t-elle indiqué.

D’autre part, si la production d’eau potable est de 120 000 m3 par jour (en 2015), celle-ci sera amenée à croître avec la mise en service de l’extension de la station du Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre (Sebes), prévue pour 2021.

Ceci dit, la ministre a prévenu que le pays devait assurer ses arrières en cas de pics de consommation. «Des déficits potentiels en consommation de pointe sont toujours possibles, comme cela fut déjà le cas dans le passé, en période de « phase orange »», a-t-elle rappelé. Comprendre que les périodes de canicule sont bien évidemment propices à ce genre de problématique. «Afin d’éviter toute situation de pénurie en cas de pics de consommation de l’ordre de 160 000 m3 par jour, il est essentiel de devoir protéger les ressources existantes en délimitant des zones de protection des eaux souterraines», a encore dit Carole Dieschbourg, qui a indiqué que, depuis 2014, 24 textes légaux (en vigueur ou en cours de législation) visent, à terme, à délimiter quelque 80 zones de protection.

«Optimiser la gestion des pissoirs»

Mais le combat de Carole Dieschbourg ne s’arrête pas là : une meilleure gestion de la consommation de l’eau potable fait partie intégrante de la stratégie visant à limiter son gaspillage. «Cela passe aussi bien par une réduction des fuites en optimisant la gestion des réservoirs et des réseaux que par une réduction de la consommation par les usagers, que ce soit dans la récupération des eaux fluviales ou concernant les techniques sanitaires, telles que celles mises en place au niveau des pissoirs», a souligné la ministre.

Concernant les eaux usées, justement, le gouvernement entend faire une priorité de la modernisation des stations d’épuration. «S’il existe actuellement encore 125 stations d’épuration mécaniques, l’objectif est de les moderniser ou de les remplacer par des stations d’épuration biologiques», a souligné la ministre, en évoquant 60 agrandissements de stations existantes et la création de 37 nouvelles stations. Enfin, la ministre a indiqué que l’un des futurs défis de l’État en matière de gestion des eaux usées serait d’équiper les stations d’épuration d’un niveau de traitement supplémentaire («4e niveau de traitement»), afin de s’attaquer aux micropolluants.

Claude Damiani

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