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ArcelorMittal Florange jugé pour « gestion irrégulière des déchets »


Jusqu'à deux ans de prison et 75 000 euros d'amende sont encourus. (illustration Editpress)

Une amende de 50 000 euros a été requise lundi à l’encontre du site d’ArcelorMittal de Florange jugé par le tribunal correctionnel de Thionville pour le déversement, sans autorisation, sur un crassier d’eaux usées présentées par un intérimaire comme des rejets d’acide.

« La lagune (où ont été réalisés les déversements, NDLR) n’est pas en conformité depuis 2015. Ce n’est pas acceptable qu’il ne se passe rien pendant des années », malgré l’accompagnement de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, a souligné la procureure, Christelle Dumont.

Considérant que les faits de « gestion irrégulière des déchets » et d’ « exploitation d’une installation classée pour la protection de l’environnement sans autorisation », pour lesquels était jugée ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, étaient « caractérisés », la procureure requis une peine d’amende de 50 000 euros et la publication de la décision dans les médias locaux pendant deux mois.

Un salarié d’un sous-traitant d’ArcelorMittal, Karim Ben Ali, avait diffusé en juin 2017 des vidéos le montrant déverser sur le crassier de Marspich, un quartier d’Hayange, un liquide jaunâtre qu’il présentait comme de l’acide utilisé pour décaper l’acier. Les images de l’ancien intérimaire avaient été filmées en décembre 2016.

L’enquête, ouverte par le parquet de Thionville pour « atteinte à l’environnement », avait conclu en septembre 2018 « que le produit déversé sur le crassier (était) issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide ».

Une condamnation pour l’ « exemple »

Les deux citernes du crassier contenaient « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique » pour la première et « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique et une concentration conséquente de boue d’hydroxyde de fer » pour la seconde, selon l’enquête. Or, le crassier a vocation a accueillir, par arrêté préfectoral, les boues d’hydroxyde de fer et non les eaux usées, avait rappelé le parquet.

« J’attends une sanction, ça fait deux ans que j’en bave et ça ferait un exemple comme on parle d’écologie en ce moment », a réagi Karim Ben Ali, âgé de 37 ans, présent à l’audience. Après une plainte du trentenaire, une enquête pour « blessures involontaires » avait été ouverte en février. Il dit souffrir d’une perte du goût et de l’odorat, d’irritation des yeux et reproche à la société de ne pas l’avoir informé qu’il transportait « des matières particulièrement dangereuses ».

L’ancien intérimaire, qui se présente comme un lanceur d’alerte, avait été relaxé en mars après avoir proféré des menaces à l’encontre d’ArcelorMittal. Il avait raconté être « épuisé, au bout du rouleau » et ne plus retrouver de travail depuis ses dénonciations.

La communauté d’agglomération du Val de Fensch s’est constituée partie civile. Quatre associations de protection de l’environnement ont demandé à être reconnues comme victimes.

LQ/AFP

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