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[Cyclisme] Jempy Drucker impatient de découvrir le Giro


"Peut-être que je pourrai tirer mon épingle du jeu sur les sprints où je pourrai défendre mes chances", espère le Luxembourgeois. (photo archives Julien Garroy)

Pour la première fois de sa carrière, Jempy Drucker (31 ans) va disputer le Tour d’Italie, qui débute ce vendredi, où il ambitionnera essentiellement de viser une étape.

Avez-vous bien récupéré des classiques de printemps ?

Jempy Drucker : Oui, je suis resté quatre jours sans vélo puis j’ai recommencé tranquillement. Ensuite, j’ai augmenté la cadence jusqu’à faire de longs entraînements ces derniers jours. J’ai fait du spécifique aussi. Au niveau de la récupération je suis bien, mais c’est nouveau pour moi de préparer un grand tour comme le Giro dans la foulée des classiques. À l’entraînement, je me sens bien. Entraînement et course sont aussi toujours deux choses différentes…

Qu’attendez-vous personnellement du Giro ?

Dès le mois de décembre, j’avais demandé à y participer. Chez BMC, je sais bien que je ne peux pas disputer le Tour. Il ne reste que le Giro et la Vuelta. La Vuelta, je l’ai déjà faite deux fois (NDLR : 2015 et 2016). Il me reste à découvrir le Giro. De ce que j’ai entendu, c’est peut-être le pus beau et le plus dur grand tour. Je voulais faire mon expérience moi-même. Mais je m’attends à souffrir trois semaines (il rit).

Avec quels objectifs ?

Il y a des petites choses à faire, à droite, à gauche. Peut-être que je pourrai tirer mon épingle du jeu sur les sprints où je pourrai défendre mes chances, comme d’ailleurs Jürgen Roelandts. Je m’entends bien avec lui. Il va vite également. On verra de jour en jour qui se sent le mieux. Et puis on jouera notre carte.

Et pour le classement général ?

On a deux hommes, Rohan Dennis et Nicolas Roche. Ils ne viseront pas le podium et je pense qu’on ne sera pas obligé de rouler tous les jours en tête de peloton. S’ils ont besoin d’aide, on les aidera évidemment, mais je pense que sur ce Giro on visera davantage le gain des étapes.

Il y a sans doute deux étapes qui pourraient vous convenir…

Oui, c’est vrai (NDLR : la 2e et la 3e étape devraient favoriser les sprinteurs). Et puis il y a le chrono d’un peu moins de dix kilomètres. J’ai fait quelques entraînements sur mon vélo de chrono et je veux être bien. Je sais que je ne peux pas le gagner, mais sur neuf kilomètres techniques, je peux limiter la casse. Et puis ensuite, ça devrait arriver au sprint. Il y a moyen de faire quelque chose.

Justement, que pensez-vous du plateau des sprinteurs ?

On peut surtout retenir la présence d’Elia Viviani. Il était bien présent en début de saison et si on regarde la sélection des Quick-Step, on remarque que c’est orienté pour les sprints. Dans les arrivées groupées, je pense que Viviani sera l’homme à battre dans ce Giro. Cette équipe surfe sur la bonne vague cette saison avec son nombre de victoires (27). Pour le reste, il y a d’autres clients comme Debusschere, Van Poppel, il y a toujours des candidats. Mais bon, il n’y a plus non plus Kittel et les autres grands noms. Donc, il y a des occasions à saisir.

Vous évoquiez les Quick-Step et leurs victoires. Quel regard avez-vous porté sur le succès de Bob Jungels à Liège ?

C’était beau à voir. Tout le monde savait qu’il pouvait faire ça, ce n’est pas une grande surprise. Cela confirme son grand talent. Bob a fait beaucoup de sacrifices ces dernières années et il travaille dur. C’est une belle récompense pour lui.

Concernant enfin la présence de Chris Froome, cela vous gêne qu’il soit au départ dans les circonstances que nous connaissons ?

Oui et non. C’est le problème du cyclisme en général. On peut imaginer qu’il remporte le Giro, c’est d’ailleurs fort possible. Il y a quelqu’un qui court mais qui peut être disqualifié par après. Ce n’est pas la faute à Froome mais à l’UCI et aux instances compétentes. Puisqu’il a le droit de courir, pourquoi ne pourrait-il pas prendre le départ ? Ce n’est pas la personne Froome qui me gêne mais la façon dont cette histoire est traitée. On perd de la crédibilité. Imaginons que Froome remporte le Giro et ensuite qu’il soit sanctionné. Que va pouvoir penser le grand public ? C’est un problème du système. Cela ne fait pas sérieux et j’en reviens à notre équipe qui recherche de nouveaux partenaires. De l’extérieur, on a l’impression que notre sport n’est pas crédible.

Entretien avec Denis Bastien

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