Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Amélioration de la communication et chantiers dans de nombreuses gares : c’est ainsi que les CFL veulent réagir pour permettre de diminuer les retards sur un réseau saturé.
C’est un plan que les CFL veulent ambitieux. Cette phase de «transformation profonde» déjà enclenchée se base notamment sur un état des lieux qui pointe les faiblesses du réseau, les attentes des voyageurs, leur ressenti, les objectifs de la direction et l’écart entre ces données. Elle a pour but d’améliorer la satisfaction des voyageurs d’ici 2024 et d’avoir un taux de ponctualité de 92% (contre 89 % à l’heure actuelle) et seulement 1% de suppressions de trains.
Le directeur général, Marc Wengler, a notamment listé les facteurs qui expliquent les problèmes quotidien auxquels font face les CFL : la croissance exponentielle du nombre de voyageurs et un réseau ferré en forme d’étoile. Ce réseau est exploité sous une forme mixte car les voyageurs et le fret se partagent les rails. Tout ceci génère un goulot d’étranglement en gare de Luxembourg. En parallèle, le trafic frontalier s’intensifie de plus en plus.
C’est en moyenne 1000 trains par jour qui fonctionnent sur le réseau et pour 90000 voyageurs. Dans ces conditions, le réseau en tension ne tolère pas le moindre incident interne ou externe. Dès qu’un évènement perturbe le fonctionnement, il engendre un effet domino sur les autres trains et le retard s’accumule.
Pour améliorer la situation, la direction mise sur la communication et les chantiers. «Au niveau de l’information de la clientèle : un plan d’actions « Information Voyageurs » avec pas moins de 26 grands projets est en cours de réalisation», indique le directeur général. À commencer avec «l’information en temps réel qui est déjà partiellement déployée, notamment dans la région de Pétange et vers la Belgique», indique Marc Hoffmann, directeur des activités voyageur.
Des tablettes pour les accompagnateurs de train
Les plans d’affichage dynamique seront renforcés. Les annonces sonores automatisées seront diffusées sur l’ensemble du réseau. Les informations sur les chantiers seront mises à jour régulièrement sur internet. Les accompagnateurs de train, qui ont notamment aujourd’hui pour rôle de contrôler les voyageurs, «passeront encore plus de temps pour renseigner les voyageurs quand les transports en commun seront gratuits [NDLR : en mars 2020]. Ils auront des tablettes pour les aider dans leur mission», explique Marc Hoffmann. Car la grogne des voyageurs vient aussi du fait que les passagers ignorent quasiment systématiquement les raisons pour lesquelles ils se retrouvent soudainement à l’arrêt. Marc Hoffmann nuance tout de même : «Ce n’est pas toujours si facile de donner l’information, y compris au personnel qui se trouve dans le train.»
Justement, pour faciliter la transmission de ces informations entre tout le personnel des CFL, un centre opérationnel du transport voyageurs et de la supervision trafic unique va être mis en place. «Auparavant, il y avait trois entités décentralisées», rappelle Marc Wengler : le personnel de la supervision des trafics, celui de la planification des ressources et les employés en charge de l’informations travaillaient dans des lieux différents, désormais ils seront tous ensemble.
Les grands chantiers
Mais bien sûr, la communication ne suffira pas, des chantiers s’ouvrent et s’ouvriront un peu partout. «À Luxembourg, il y a déjà deux grands quais supplémentaires en construction, indique le directeur général. À Ettelbruck et Howald, par exemple, on aura une nouvelle gare routière à côté de la gare. Ce sera une plateforme multimodale.»
La nouvelle ligne Luxembourg-Bettembourg devrait soulager le trafic et la suppression de passages à niveau devrait diminuer les retards.
Cette année, la construction du nouveau second viaduc Pulvermühle et la mise à double voie du tronçon Luxembourg-Sandweiler-Contern devraient s’achever.
En 2021 et fin 2024, les CFL recevront les 34000 nouvelles rames commandées en 2018, ce qui permettra d’ajouter 11600 places assises. Au total, le nombre de places assises devrait augmenter de 46%.
Audrey Libiez
