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Clap de fin pour un Lux Film Fest réussi


Le rideau s'est baissé sur la neuvième édition du Luxembourg City Film Festival après onze jours d'émotions. (Photos Julien Garroy)

La neuvième édition du Lux Film Fest est arrivée à son terme, dimanche soir. Une édition réussie qui laissera quelques très beaux moments aux festivaliers, à l’image de la cérémonie de clôture.

Un premier bilan s’impose pour cette édition 2019 du Luxembourg City Film Festival. C’est une réussite. Au niveau de la fréquentation, mais aussi des sélections, des animations, des invités… On retiendra tout particulièrement les master class du chef opérateur Darius Khondji et des réalisateurs Abderrahmane Sissako et Mike Leigh –de grands moments de cinéma et de vie– la rencontre avec le président du jury, l’Argentin Pablo Trapero, la soirée courts métrages luxembourgeois, qui réconcilie avec le genre, les avant-premières de coproductions luxembourgeoises de qualité, les belles soirées ainsi que la première internationale pour le duo belge de Critic on Demand. On retiendra aussi une cérémonie de clôture réussie.

Voilà, c’est fini. Le rideau s’est baissé sur la neuvième édition du Luxembourg City Film Festival après onze jours de festival et un dernier week-end encore une fois bien rempli. Point culminant de ce millésime 2019, la cérémonie de clôture samedi.

Une soirée de remise de prix maîtrisée au millimètre, présentée par la comédienne Larisa Faber –que les festivaliers ont d’ailleurs pu admirer plus tôt dans la semaine dans Angelo, de Markus Schleinzer– et le directeur artistique de la manifestation, Alexis Juncosa. Commencée, comme le veut la règle non écrite en la matière, en retard, la cérémonie a ensuite déroulé, enchaînant moments forts et discours éclairés.

« Pas question que je vous le rende »

Pas de longs blablas interminables d’officiels mais, d’entrée, un moment fort, avec la remise par Abderrahmane Sissako à Mike Leigh d’un trophée hommage. «J’ai l’immense honneur de rencontrer ici, physiquement et pour la première fois, quelqu’un qui a été pour moi un maître. Quelqu’un d’extraordinaire par son cinéma, par les thématiques qu’il a toujours choisi et dont le centre est toujours l’humanité. Dans la douleur parfois, dans la gravité, mais surtout dans une légèreté dont le cinéma a besoin pour communiquer, échanger, partager», déclare le réalisateur de Timbuktu, avant de lancer un résumé en vidéo de la filmographie de son confrère anglais.

Et c’est avec son humour habituel que le réalisateur de Vera Drake, Mr. Turner ou tout récemment Peterloo a répondu. «Je viens de le recevoir, il n’est pas question que je vous le rende», lâche-t-il tout d’abord à Alexis Juncosa, qui lui proposait de lui tenir le trophée pendant son discours. «C’est vraiment un grand honneur et, étrangement, je ne sais pas quoi dire (…) C’est un honneur de recevoir ce prix des mains de mon pair réalisateur, le grand Abderrahmane Sissako, dont j’adore le travail.» Et pour finir : «Mon seul problème avec cette expérience magnifique, c’est que cela me fait réaliser que j’approche de la fin de ma vie ! C’est quoi, cette terrible photo que je vois partout ? On dirait un très vieil homme, c’est effrayant, parce que, moi, en fait, je n’ai que treize ans», lance le réalisateur, né en 1943.

Agostino Ferrente.

Agostino Ferrente.

Après cet hommage, sans temps mort, place au palmarès et les remerciements qui en découlent. Ceux du lauréat du prix du documentaire, Agostino Ferrente, réalisateur de Selfie, ont particulièrement marqué.

Ému aux larmes, l’Italien a dédié la récompense, sa toute première, à Davide, le jeune de seize ans dont l’assassinat a déclenché le projet, et à ses acteurs «qui, contrairement à des acteurs de films de fiction dont les personnages restent figés après la fin du tournage, continuent de vivre la vie que l’on raconte dans le documentaire, car avant d’être des personnages, ce sont de vraies gens».

« Merci maestro »

Et de poursuivre : «L’endroit où tu nais joue beaucoup dans une vie, on n’est pas tous pareils», ajoute-t-il, sous les applaudissements fournis d’un Sissako qui, a sa manière, disait à peu près la même chose la veille, lors de sa master class, et d’un Mike Leigh à qui Ferrente avait rendu hommage en début de discours. «Quand on me demande le cinéma que j’aime regarder et que j’aimerais faire, je cite toujours un réalisateur en particulier. Par coïncidence, je reçois ce prix alors que le réalisateur en question vient d’être honoré aussi. Merci ‘maestro’ pour tout le cinéma que vous nous avez offert», lui a-t-il lancé.

Richard Billingham.

Richard Billingham.

Richard Billingham, le réalisateur de Ray & Liz, lauréat du Grand Prix, sera bien moins causant. «C’est un film inspiré de mon expérience personnelle», a répété celui qui précise : «Je n’ai jamais fréquenté une école de cinéma, je n’ai jamais compris l’industrie cinématographique.» Ce qui n’a pas empêché le jury, présidé par le réalisateur et producteur argentin Pablo Trapero, d’apprécier «un film artistiquement radical, profond, authentique et compatissant, qui dépeint une réalité sociale universelle».

Si le palmarès a pas mal fait discuter lors du cocktail en fin de soirée, le film choisi pour cette cérémonie de remise des prix, la coproduction luxembourgeoise (Samsa Film) Tel Aviv on Fire, du Palestinien Sameh Zoabi, semble avoir mis tout le monde d’accord.

La manifestation s’est ensuite poursuivie d’abord avec une fête jusqu’au bout de la nuit, puis toute la journée de dimanche. Autant dire que les chiffres exacts ne sont pas encore connus. Mais, samedi soir, les responsables annonçaient une estimation de 18 600 spectateurs. Un résultat en augmentation de plus de 20% par rapport à l’année précédente, qui conforte les responsables dans leur choix d’une programmation «all day long». Une augmentation similaire à celle annoncée par le Film Fund pour son pavillon VR, qui comptait quelque 2 000 visiteurs.

Pablo Chimienti

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