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Coalition : Déi Lénk attend de pied ferme les acquis verts et socialistes


Déi Lénk attend de pied ferme la copie du futur gouvernement... quelles concessions les Libéraux vont-ils lâcher ? (Photo : Julien Garroy)

Déi Lénk est en campagne permanente et prévient les partis de la coalition qu’il attend de pied ferme la copie. Le programme devra comporter des minima si les verts et les socialistes ne veulent pas avoir honte.

La Gauche garde un œil attentif sur les négociations de coalition et surveille en particulier le comportement des verts et des socialistes, qui ont des minima à respecter s’ils ne veulent pas avoir à rougir de participer au futur gouvernement. C’est le message de déi Lénk, qui n’a pas l’intention de se reposer après cette campagne. Bien au contraire, le parti tient à tenir éveillés les trois partis en négociations et à leur rappeler les objectifs à ne pas manquer, selon lui.
Carole Thoma et Gary Diderich, co-porte-parole de déi Lénk, ont développé quatre sujets qui leur semblent essentiels et sur lesquels ils veillent avec attention : le logement, le travail, l’environnement et la santé. Des thèmes chers aux électeurs et à l’ensemble des résidents, qui attendent de réels changements dans ces domaines.
Le logement, d’abord, avec les prix du marché qui ne cessent de progresser, de l’ordre de 5 % par an. Le logement est le grand responsable de la précarité des ménages les plus modestes, qui ne peuvent plus vivre de leur travail de manière décente. Les besoins annuels en nouveaux logements sont estimés entre 6 500 et 7 000, alors que le pays n’en livre bon an mal an que 3 500.

Le logement en première ligne
Déi Lénk a hâte de voir ce que le gouvernement décidera pour lutter contre les deux grands fléaux du marché de l’immobilier, autrement dit la spéculation et le manque cruel de logements. Personne sur la scène politique nationale ne s’est encore risqué à combattre la spéculation en introduisant des taxes dissuasives sur les logements vides ou les terrains non bâtis. «Nous sommes impatients de voir ce que le futur gouvernement envisage de faire dans ce domaine», dit Carole Thoma. Déi Lénk défend l’introduction d’une taxe sur la plus-value résultant d’un reclassement de terrains, «ce qui permettrait aux communes de devenir des acteurs avec une vraie capacité d’agir sur le marché foncier parce qu’il manque souvent l’argent nécessaire aux communes pour pouvoir exercer leur droit de préemption lors de la vente d’un terrain sur leur territoire›, explique la Gauche dans son programme.
Il faudrait aussi revoir le «pacte logement» afin de rendre obligatoire l’application de taxes communales de non-affectation à la construction de terrains viabilisés après un délai de trois ans, suggère encore le parti. Taxe encore pour les propriétaires de logements laissés vides sans motif pendant plus d’un an, et qui sera doublée tous les ans. Voilà des mesures concrètes que les verts et les socialistes pourraient soutenir et inscrire dans le programme gouvernemental. En plus de construire massivement des nouveaux logements pour répondre aux besoins et casser cette flambée continuelle des prix.

Le travail, les promesses
Le chapitre travail est l’autre grande préoccupation de déi Lénk, partagée avec les socialistes qui, dans leur programme, avaient de grandes ambitions. Vont-elles résister aux négociations de coalition, rien n’est moins sûr. Là encore, la Gauche trépigne. «Il faut que ce gouvernement s’engage à augmenter le salaire social minimum et à accorder une sixième semaine de congé légal, sinon les socialistes n’ont vraiment rien à faire dans cette coalition», insiste Carole Thoma. Les socialistes ne peuvent pas, à leurs yeux, renoncer à ce thème majeur de leur campagne car il est question d’un minimum de décence.
Carole Thoma rappelle, dans ce contexte, que 14 % des travailleurs n’arrivent pas à vivre de leur salaire. Déi Lénk suggère de procéder à une augmentation progressive des bas salaires en fixant le salaire social minimum (SSM) à 60 % du salaire médian (ce qui correspond actuellement à environ 2 380 euros brut), «comme le revendique la Confédération européenne des syndicats», note déi Lénk, qui plaide pour une augmentation immédiate à 2 250 euros brut pour atteindre, deux ans plus tard, le niveau de 60 % du salaire médian.

La santé en chantier
Le chapitre santé suit dans la liste des priorités pour déi Lénk. Ici aussi, le parti fixe des lignes rouges pour les socialistes et les verts et guette en particulier ce qu’il adviendra du tiers-payant généralisé. Il s’agit de la prise en charge directe des factures médicales par la Caisse nationale de santé (CNS).
Déi Lénk revendique en plus, de son côté, la suppression de la participation personnelle aux frais médicaux à la faveur d’une prise en charge à 100 % par la CNS, au lieu de 88 % actuellement. Ils n’en demandent pas tant à la coalition. «La plus grande majorité de la population réclame l’instauration du tiers-payant, le gouvernement n’a plus d’excuse», estime Carole Thoma.
Enfin, le chapitre environnement, que déi Lénk défend ardemment, concerne plus particulièrement les écolos. Puisqu’il est question d’une nouvelle réforme fiscale, les verts ont plutôt intérêt à ne pas rater le coche. Leur empreinte dans la précédente réforme étant à peine visible, ils sont attendus au tournant. «Les impôts et taxes en relation avec l’environnement ne font actuellement que 5 % des recettes fiscales au Luxembourg et leur poids a même diminué au cours des 10 dernières années», selon déi Lénk, pour qui la réduction des émissions de CO2 et du gaspillage des ressources naturelles et la protection de l’environnement passent par des mesures fiscales. Attention à la copie, déi Lénk a saisi son feutre rouge.

Geneviève Montaigu

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