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Contern : il s’était attaqué à 411 paquets


Le voleur espérait trouver des GSM, des jeux vidéo... Mais il conteste le vol . (Photo : AFP)

En mai 2016, une société de transport avait retrouvé une montagne de colis éventrés sur son site à Contern. Les traces ADN ont permis d’identifier un auteur.

«Ce n’est pas un coup du hasard. Il a essayé un seul camion et il a trouvé ce qu’il voulait.» Selon la représentante du parquet, il n’y a pas uniquement eu tentative de vol. En s’introduisant dans le camion de la société de transport de colis, le prévenu aurait fait preuve d’une grande détermination et énergie criminelle. Arrêté aux Pays-Bas, il comparaissait jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel.

Pas moins de 411 paquets se trouvaient dans le camion de la société de transport au moment de l’effraction. Garé à son dépôt à Contern, le véhicule était prêt pour la tournée de distribution des colis. Le grillage clôturant le site n’a pas effrayé le prévenu Youness T. (28 ans). Il est intervenu durant le week-end du 30 avril au 2 mai 2016.

Visiblement, ce sont des objets facilement revendables sur le marché secondaire qui l’intéressaient. «Il a pénétré dans le camion pour prendre des GSM, des jeux vidéo… Il n’a pas eu de chance. Quand il est tombé sur le carton de l’imprimante Casio, il ne s’est pas saisi du contenu. Car cela était difficilement revendable pour lui», relate Me Philippe Stroesser.

Son client Youness T. reconnaît la tentative de vol : «Je suis entré dans le camion. J’ai juste ouvert des paquets, mais je n’ai rien pris.» Le jeune homme originaire de Belgique et actuellement en détention préventive à Schrassig avait été identifié grâce à ses traces ADN retrouvées sur les lieux du crime. À leur arrivée, les policiers n’avaient pas seulement trouvé une montagne de colis éventrés. Mais ils avaient également découvert un tournevis sous le camion. «C’est comme si l’outil était tombé par terre quand on a manipulé la porte arrière», remarque l’enquêteur de la police technique. «C’était un évènement isolé, il n’y a pas eu d’infraction de même caractère dans la même période de temps.»

Du dossier, il ressort que dans un premier temps on a essayé de s’attaquer au camion garé au dépôt à l’aide d’une scie à disque avant de forcer la porte arrière. Sur un morceau de la paroi déchirée, les enquêteurs avaient également relevé des traces ADN. Un mandat d’arrêt européen avait été délivré à l’encontre de Youness T. Arrêté le 14 octobre 2017 à Eindhoven, aux Pays-Bas, il a été extradé au Grand-Duché.

L’avocat défendant le prévenu demande de ne retenir que la tentative de vol avec escalade et effraction. «La société de transport aurait pu faire parvenir les listes de dédommagement. Dans ce dossier, il n’y a pas de constitution de partie civile», constate-t-il. Sa conclusion : «On peut donc partir du principe qu’il n’y a pas eu de préjudice.»

«Il a aussi violé le secret postal»

Or de l’avis du parquet, le prévenu a bien soustrait frauduleusement un nombre indéterminé de paquets et leur contenu. «Dans le camion, il y avait 411 paquets. La plupart ont été ouverts. On ne sait pas exactement ce qui a été soustrait, ni qui était l’expéditeur. Mais certains clients victimes de ce vol ont été indemnisés», appuie la représentante du parquet.

Selon elle, il y a également lieu de retenir des circonstances aggravantes : «Tout le site est encerclé d’un grillage. Pour parvenir jusqu’au camion, le prévenu a donc commis une première infraction en coupant un trou dans le grillage.»

Outre l’infraction du vol, le parquet reproche au prévenu d’avoir «violé le secret postal». Le code pénal prévoit des peines de prison de huit jours à un mois et une amende de 251 euros à 2 000 euros pour celui qui a supprimé une lettre confiée à la poste ou l’a ouverte pour en violer le secret. La parquetière estime que le texte inclut également les colis : «Quand des paquets sont envoyés par la poste, les gens ne veulent pas qu’ils soient révélés par des tiers», argue-t-elle.

Le parquet requiert deux ans de prison, une amende appropriée ainsi que la confiscation du tournevis. Comme le prévenu a des antécédents judiciaires, un sursis n’est plus envisageable.

Prononcé le 8 mars.

Fabienne Armborst

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