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Débat à la Chambre : le luxembourgeois, langue à valoriser


Le gouvernement est en train de réfléchir à mettre en place un Commissaire à la langue luxembourgeoise, a annoncé Xavier Bettel. (Photo Alain Rischard)

Les pétitionnaires qui militent pour que le luxembourgeois devienne la première langue administrative du pays ont développé leurs arguments ce lundi après-midi à la Chambre. Les auteurs de la contre-pétition ont défendu le multilinguisme, qui reste un des principaux atouts du pays.

«Notre langue maternelle nous est sacrée». C’est avec ces mots que Lucien Welter, auteur de la pétition phénomène qui revendique que le luxembourgeois devienne la première langue du pays a clôturé son intervention face au Premier ministre, Xavier Bettel, et face aux députés ce lundi après-midi. Il était venu à la Chambre pour faire part de sa crainte de voir disparaître le luxembourgeois avec la perspective d’un Grand-Duché qui pourrait compter un jour plus d’un million d’habitants. «Il ne s’agit pas de se passer de l’allemand ou du français. Mais il s’agit de traiter les trois langues administratives du pays avec la même valeur», a expliqué en somme Lucien Welter.

L'auteur de la pétition "pour" : Lucien Welter. (Photo Alain Rischard)

L’auteur de la pétition « pour » : Lucien Welter. (Photo Alain Rischard)

Un premier pas pour mieux familiariser les nombreux résidents étrangers, tous comme les travailleurs frontaliers, avec le luxembourgeois serait de miser plus largement sur la langue nationale. Pour le pétitionnaire, la traduction des lois et des jugements de la justice en luxembourgeois serait un premier pas important. L’inscription généralisée des noms des localités et des rues en luxembourgeois en serait un autre. Et puis, il faudrait surtout plus largement enseigner le luxembourgeois dans les écoles du pays. «Il est anormal que l’allemand et le français disposent de 13 fois plus d’heures de cours que le luxembourgeois. Il faut que les enfants apprennent à écrire le luxembourgeois», a martelé Lucien Welter face aux députés. Le pétitionnaire s’est efforcé à plusieurs reprises de prendre ses distances avec tout reproche de discrimination ou de dénigrement.

«Il faut éviter le repli identitaire»

Si Lucien Welter et les siens «ont quelque peu arrondis les angles», lundi lors de leur exposé oral, comme l’a notamment constaté Alex Bodry (LSAP), leur vision des choses reste cependant assez contraire à celle des auteurs de la contre-proposition de Jos Schloesser et de Henri Werner, qui milite pour le maintien du multilinguisme. «Il faut éviter tout scénario de repli identitaire et maintenir à défendre le grand succès du modèle luxembourgeois», a notamment lancé Henri Werner. «La langue luxembourgeoise a ses limites, il faut le reconnaître. Être multilingue ouvre pas mal de portes aux jeunes Luxembourgeois et au pays dans son ensemble», a poursuivi le pétitionnaire.

Les auteurs de la pétition "contre" : Henri Werner et Jos Schloesser. (Photo Alain Rischard)

Les auteurs de la pétition « contre » : Henri Werner et Jos Schloesser. (Photo Alain Rischard)

De leur côté, les députés ont demandé pas mal de précisions aux deux camps de pétitionnaires avant de se retirer pour tirer les premières conclusions de ce débat animé. Avant cela, le Premier ministre a insisté sur le fait que «les langues ne doivent pas diviser». «Elles doivent rester un moyen pour permettre une vie en commun paisible», a enchaîné Xavier Bettel, qui a également fait une annonce : le gouvernement est en train de réfléchir à mettre en place un Commissaire à la langue luxembourgeoise, appelé à travailler sur des initiatives à valoriser encore davantage la langue nationale.

David Marques

Retrouvez dans Le Quotidien papier de mardi un dossier complet sur le double débat autour de la langue luxembourgeoise

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