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Elisabeth Margue : « Il manque une génération de jeunes au CSV »


"Je ne dirais pas que le CSV est un club de seniors, mais il est un fait que les plus anciens n'ont longtemps pas misé sur les plus jeunes", souligne Elisabeth Margue. (photo François Aussems)

Le CSV va lever samedi le voile sur ses listes complètes en vue des législatives. Son aile jeunes réclame au moins dix places. En amont de la convention du Parti chrétien-social, Elisabeth Margue, la présidente de la CSJ, livre ses arguments pour appuyer cette revendication.

Pour commencer, revenons un instant sur les élections anticipées de 2013. Le CSV est alors écarté du pouvoir après plus de 30 ans de présidence du gouvernement. Comme avez-vous vécu cet épisode ?

Elisabeth Margue : Je figurais une première fois sur une liste lors de ces législatives. En fin de compte, cette mise à l’écart du CSV a été un peu un choc. Mais après plus mûre réflexion, je pense que le renvoi sur les bancs de l’opposition a permis de transformer ce mal en un bien pour notre parti. Le CSV a obtenu la chance de se renouveler, de revoir ses structures, de les rendre plus ouvertes et plus participatives. Le parti a aussi eu l’occasion de se repositionner au niveau du contenu de la politique qu’il compte mener.

Serge Wilmes, qui présidait encore la CSJ à l’automne 2013, a été l’un des premiers à appeler haut et fort au renouvellement du parti après ce choc électoral. Comment avez-vous considéré la décision de l’aile jeunes de pousser les plus anciens à se remettre en question ?

C’est une bonne chose que les dirigeants du parti se soient mis à écouter les jeunes. C’est pourquoi on est là, et on est donc pleinement dans notre rôle. Il s’agissait d’une action positive.

Le Luxembourg est l’un des seuls pays en Europe à avoir connu une telle hégémonie d’un parti pendant plus de trois décennies. Une autre composition du gouvernement – sans le CSV – a-t-elle été une bonne chose pour le Grand-Duché ?

Ce que je ne trouve pas juste, c’est que le gouvernement sortant se vante d’avoir mené des réformes sociétales qui n’auraient pas été possibles avec le CSV. Or cela est définitivement faux. Mais je pense que la coalition au pouvoir a développé une autre approche pour gouverner. Je considère que leur façon de communiquer est positive. Le CSV pourra s’en inspirer et revoir notamment des choses au niveau de sa propre communication vers l’extérieur. Les citoyens ont également pu constater que la vie politique continue en dépit de l’absence du CSV au gouvernement. Maintenant, il nous revient de clairement communiquer sur quels points nous voulons mettre l’accent dans les cinq années à venir.

Vous faites partie de la jeune génération qui sera confrontée à ce fameux mur des pensions que votre parti voit arriver bien plus vite que ses opposants. S’agit-il d’une inquiétude concrète à l’intérieur de la CSJ ?

C’est trop simpliste de se contenter de dire que ce mur est encore très éloigné. Déjà, lors de la réforme de 2012, la CSJ avait souligné que les mesures prises n’allaient pas assez loin. On risque en effet d’être plus vite dos au mur que certains ne le pensent. Le problème est qu’à un certain moment on sera confronté au scénario d’une génération qui sera pénalisée. Si on veut éviter que les jeunes paient la note, il faut prendre des dispositions équilibrées bien plus tôt. Notre résolution avait notamment revendiqué de rapprocher l’âge d’entrée dans la pension à l’âge légale, fixé à 65 ans. Il n’existe pas 36 solutions. Pour nous, la plus équitable reste celle d’augmenter l’âge réel du départ à la retraite.

Entretien avec David Marques

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier du lundi 19 mars

 

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