Esch-sur-Alzette : 150 réfugiés seront accueillis au Neudorf

Au lieu de 300, comme annoncé en février, la future structure d’accueil provisoire du Neudorf va accueillir 150 réfugiés.

Dan Kersch a fait, lundi soir, son retour dans la salle du conseil d’Esch-sur-Alzette. Le 1er février dernier, le ministre de l’Intérieur s’était présenté en compagnie de la bourgmestre Vera Spautz pour présenter à quelque 200 résidents la structure d’accueil pour demandeurs de protection internationale (DPI). Neuf mois plus tard, le sujet est le même. Mais la copie a été revue et corrigée après des discussions entre les résidents du quartier et le ministre de l’Intérieur et le collège échevinal de la Métropole du fer. «Les discussions ont été constructives, avance Dan Kersch, et un compromis a été trouvé.»

Tout d’abord, la procédure change : on passe d’un plan d’occupation du sol (POS) à un plan d’aménagement particulier (PAP). «Avec le PAP, l’État est demandeur et la commune est souveraine pour décider», souligne le ministre de l’Intérieur.

Mais surtout, la structure d’accueil provisoire de DPI, qui sera toujours construite au quai Neudorf, ne va plus héberger 300 personnes au maximum, mais 150. Elle sera construite sur une parcelle propriété de l’État d’un demi-hectare. La structure de conteneurs sera composée de deux volumes pour un total de 3 900 m². Les deux bâtiments, reliés entre eux, auront chacun un rez-de-chaussée et deux étages. Au total, il y aura 75 chambres de 13 m² chacune. Destinées à accueillir deux personnes, ces chambres peuvent communiquer entre elles pour permettre à une famille d’avoir un plus grand espace. Des sanitaires et douches sont également prévus aux étages.

«Priorité aux familles»

Au rez-de-chaussée, il y aura une cuisine, un restaurant, une infirmerie, des bureaux administratifs ou encore des salles de classe ou de formation. Une aire de jeux est aussi prévue sur le site. Et le tout sera financé «à 100% par l’État», souligne Dan Kersch.

Quant à la deuxième moitié du terrain, propriété de l’État (un autre demi-hectare), elle va aussi faire l’objet d’un PAP, mais de la part du Fonds du logement cette fois, afin d’y réaliser des logements sociaux. Et à terme, une fois que la structure d’accueil provisoire pour DPI n’aura plus d’utilité, elle laissera la place à des maisons ou appartements du Fonds du logement.

Dans l’assistance (un peu plus de 50 personnes contre 200 en février), on se demande qui va venir. «La priorité sera donnée aux familles», répond Dan Kersch. Le ministre de l’Intérieur a aussi rassuré : «Nous ne voulons pas faire comme chez certains de nos voisins en réquisitionnant des halls sportifs ou culturels pour accueillir des demandeurs de protection internationale. Nous privilégions des structures humaines comme celles qui va voir le jour à Esch. Cela permet d’éviter les conflits et d’obtenir une meilleure intégration.»

C’est désormais au conseil communal de la Métropole du fer de jouer, en lançant la procédure de PAP. Et si tout se passe dans les temps, la structure d’accueil provisoire de demandeurs de protection internationale du Neudorf pourrait ouvrir ses portes d’ici deux ans.

Guillaume Chassaing