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Europa League : le F91 a « La Valetté » Shkëndija


Un penalty transformé par Daniel Sinani (en plein centre de la photo) a permis aux Dudelangois d'être en très bonne position avant le match retour au Josy-Barthel. (Photo LQ/Filip Viranovski)

Le F91 a planté en Macédoine et contre le cours du jeu, non pas « le », mais « les » buts qui le mettent en bonne position avant le retour. Pas totalement mérité, mais bravo !

Jusqu’ici, le mimétisme est parfait : une élimination rageante au 1er tour de la Ligue des champions, contre Le Valletta FC, un 2e tour déjà extrêmement compliqué d’Europa League, mais pour l’heure qui va dans le bon sens.Il ne manque plus que la qualification pour faire exactement tout comme la génération dorée de 2018, et poursuivre la campagne. On en est encore loin quand même.

Les reliefs de cette belle région de Macédoine du Nord se découpent au-dessus des hautes tribunes de l’Arena Todor Proeski (bien vide et calme, exception faite d’un petit millier de supporters débarqués par bus à la… 25e minute), il fait lourd, on joue un 2e tour d’Europa League et le F91 est en train de se noyer, indifférent au paysage, concentré uniquement sur ses faiblesses du jour. Entre autres ses pertes de balle en phase de construction, sa lenteur dans le repli défensif, son manque d’automatismes devant, son gardien qui, fatalement, fait son âge (18 ans) sur certaines phases de jeu.

Il avait raison Emilio Ferrera : le « plâtre est fragile ». Ses joueurs se découvrent et il n’est pas sûr qu’ils aient fini de le faire avant l’arrivée de l’automne, son équipe se construit et il est quasi certain que les fondations ne seront pas coulées avant que cette campagne ne prenne fin. Même si elle devait durer deux semaines de plus, au-delà de ce tour longtemps mal embarqué mais qui a basculé en trois petites minutes.

Les seules certitudes que conserve Dudelange à l’heure actuelle, c’est qu’il sera qualifié au coup d’envoi du match retour et l’infaillible fighting spirit de Tom Schnell, qu’on a rarement vu être autant obligé d’aboyer devant tant d’approximations voire de naïveté, un capitaine fort qui, heureusement, a gagné énormément de duels de la dernière chance.

Dominik Stolz, Mario Pokar et Danel Sinani, les autres rescapés de la phase de poules d’Europa League, ont eux longtemps paru blasés par le spectacle qu’ils contribuent à fournir, celui d’une équipe qui aimerait continuer à exister selon les préceptes de jeu qui avaient cours en 2018 mais qu’ils n’ont pas encore les moyens de mettre en application.

Exemple avec cette relance joliment osée, mais proprement catastrophique qui force Garos à la faute dès la 6e minute. Shkëndija mène déjà 1-0, mais ce n’est pas un drame à l’extérieur. Il y a, par contre, que trop souvent, quand le F91 essaye de produire quelque chose, il se met lui-même en danger. Cela doit être déstabilisant.

« Il n’y a pas de bon score »

Pourtant, il y a de la qualité dans ce groupe. De la force de réaction aussi. Alors que la deuxième mi-temps reprend exactement comme la première, tout va basculer sur le laxisme macédonien, un peu de hasard et, il faut bien le dire, ce qui ressemble au réalisme d’une équipe qui aura quand même reçu cela, en héritage, de ses prédécesseurs. En fait, le F91 a fait à Shkëndija ce qu’il a détesté que Le Valletta FC lui fasse une semaine plus tôt : ruiner son match sur des détails. Sauf que lui l’a fait avec d’autres valeurs que les Maltais, sans jamais renier son envie de jouer ce qui, vu son état, est courageux.

Il a fallu deux bévues défensives majeures des champions de Macédoine pour qu’un ballon long et un coup franc se transforment en autant de buts. De Bettaieb, monté au jeu une poignée de secondes plus tôt, de Sinani sur un penalty obtenu par Stolz (merci les anciens de ressusciter certains bons souvenirs de juillet 2018). Alors quoi ? Le F91 y va tout droit ? Non. Il en est loin. Et Emilio Ferrera ne dira pas le contraire : la veille, interrogé sur ce que serait pour lui le score idéal, il avait répondu que cela « n’existe pas en football. Regardez Shkëndija, ils avaient gagné 0-1 en Estonie à l’aller et ils ont perdu 1-2 au retour chez eux ». Sauf qu’avec le même score au retour, justement, ça passe et qu’à Skopje, un groupe a peut-être commencé à naître.

Julien Mollereau

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