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Hôtel Alfa : Rolphe Reding contre-attaque


Depuis mai 2014, le loyer de l'hôtel était de 50 000 euros. (Photo : Archives LQ)

Le gérant de la société Alfa Hôtel, qui exploite l’établissement depuis près de 30ans, accuse l’actionnaire majoritaire d’Alfa Gestion et Alfa Place de la Gare, un Suisse, d’être à la source de ses problèmes.

Petit retour en arrière. Le 16 mars, l’hôtel Alfa a été fermé sur ordre de la justice, qui a motivé sa décision par l’existence d’un litige financier se montant à plusieurs millions d’euros entre la société de Rolphe Reding, Alfa Hôtel, et les sociétés propriétaires des murs de l’établissement, Alfa Gestion et Alfa Place de la Gare. Ces derniers réclamaient des loyers impayés depuis 2013.

Jeudi, Rolphe Reding, par le biais d’un communiqué de presse, a donné son point de vue à propos de ce litige qui ressemble de plus en plus à un feuilleton printanier. Ainsi, le gérant de l’hôtel a souligné, pour preuve de son attachement à long terme aux lieux, que sa société a largement investi en rénovation et transformation dans les années 90, époque de la reprise de l’exploitation de l’hôtel par sa société,pour un montant équivalent à 25 millions d’euros.

C’est seulement en 2010 que les sociétés Alfa Gestion et Alfa Place de la Gare achètent l’immeuble. Ce serait à partir de là que les choses se seraient gâtées entre les différentes parties prenantes. «Lors de la signature du nouveau contrat de bail, les propriétaires se sont engagés à rénover et transformer l’hôtel, afin de l’adapter aux standards alors actuels. Un engagement qui n’a jamais été tenu», souligne Rolphe Reding. Il ajoute : «La société Alfa Hôtel a donc elle-même entamé des travaux devenus nécessaires dans les lieux qui ne lui appartenaient pas. Un plan de rénovation entier de l’hôtel, sans fermeture et sans licenciements, avait d’ailleurs été soumis aux propriétaires des murs, qui, malgré leur promesse, ont réfuté toute initiative.»

Un mystérieux actionnaire suisse

Le cœur du problème concernerait donc les coûts de rénovation, et donc le désir ou non d’investir dans l’établissement à long terme. D’autant plus qu’entre-temps un mystérieux Suisse, à la tête d’un établissement nommé Trican (immatriculé au Liechtenstein), est devenu actionnaire majoritaire d’Alfa Gestion et Alfa Place de la Gare, propriétaires des murs de l’hôtel. C’est d’ailleurs contre l’avis de ce personnage, selon Rolphe Reding, que l’administrateur de la société Alfa Gestion avait accepté un geste de conciliation en consentant une réduction de loyer mensuel à 50 000 euros à partir du mois de mai 2014. Loyers qui, toujours selon Rolphe Reding, ont été réglés «sans exception» jusqu’au mois de mars dernier.

Le gérant de l’hôtel s’est également étonné de la considération de façade des sociétés Alfa Gestion et Alfa Place de la Gare pour le personnel de l’hôtel, alors que le représentant des deux sociétés au Luxembourg, Me Metzler, aurait «clairement affirmé lors d’un appel téléphonique son désintéressement quant au sort du personnel, qui lui a toujours été tenu au courant de ce qui se tramait».

Pour Rolphe Reding, ce sont les relations conflictuelles entre l’actionnaire majoritaire suisse et les actionnaires minoritaires luxembourgeois qui sont à la base des manœuvres ayant conduit à compromettre une exploitation sereine de l’établissement. «Ce n’est pas la mauvaise volonté de la société Alfa Hôtel et de son gérant qui a conduit à cette situation, mais bien la volonté de l’investisseur étranger, qui sans le moindre investissement estimait pouvoir tirer le maximum de profit de cet établissement historique de renommée, ce sans être concerné par une stratégie à long terme et sans respecter les accords commerciaux trouvés», explique Rolphe Reding par écrit.

Jeremy Zabatta

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