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Le maire de Metz invite Bettel au prochain marché de Noël !


Dominique Gros, le maire de Metz, invite Xavier Bettel à venir parler sérieusement des rétrocessions fiscales (Photo : Marc Wirtz, Républicain Lorrain)

Le maire de Metz, Dominique Gros, juge que le sommet franco-luxembourgeois n’apporte que des «réponses partielles» sur le dossier transfrontalier.

Et invite  Xavier Bettel sur le prochain marché de Noël, en réponse à la pique lancée depuis Paris, pour lui expliquer le sens réel d’un impôt des frontaliers mieux partagé.

Votre sentiment après ce sommet franco-luxembourgeois?
Dominique Gros : Le sujet de la rétrocession fiscale, essentiel à nos yeux, a été discuté dans la presse, au Sénat et j’en suis sûr entre les deux gouvernements. C’est une avancée considérable. C’était inimaginable il y a encore un an : le gouvernement français a pris la mesure des enjeux d’un développement plus harmonieux entre la Lorraine et le Luxembourg.
C’est un sujet clef, que j’aborde d’un point de vue européen : si l’on veut donner du sens à l’Europe, on ne doit pas nourrir des disparités d’investissement si grandes d’un côté et de l’autre d’une frontière.
En attendant, il n’y a pas le début d’une lettre d’intention…
Globalement, ce sommet n’apporte que des réponses partielles. Doubler la capacité de transport sur la ligne de train Metz-Luxembourg? C’est un effort. Mais entre-temps (2028), le nombre de frontaliers aura encore explosé et les déplacements sur la route aussi. Et on voudrait dire à tous ces gens de prendre le train?… On ne pense pas en termes de développement transfrontalier.
On apporte des réponses de l’ancien monde. La question centrale est : comment penser le développement d’un territoire franchi par des frontières que l’on a abolies? En l’état des choses, plus ça ira, plus la frontière entre le Luxembourg et la France sera marquée par les disparités. Peut-être même plus qu’à l’époque où il n’y avait pas l’Europe (NDLR : mais l’aventure commune de l’acier).
Regrettez-vous que les rétrocessions fiscales soient toujours abordées de façon caricaturale?
Xavier Bettel pense que les Lorrains veulent lui faire financer les décorations de Noël? Je l’invite au prochain marché de Noël de Metz, qui est une réussite, et que l’on finance très bien tout seul avec nos partenaires locaux! Sérieusement, nous voulons un dialogue clair avec le Luxembourg. On doit pouvoir se parler franchement sur ce sujet. Nous y arrivons avec leurs représentants du patronat. Le président de la chambre de l’industrie (NDLR : la Fedil) a une vision différente de ce que devrait être la coopération entre le Luxembourg et le Grand Est (NDLR : il était en faveur d’un cofinancement de l’A31 bis et reste à l’écoute sur la question des rétrocessions fiscales).
La métropole de Luxembourg rayonne sur 100 kilomètres. Je tire mon chapeau à ce dynamisme. Mais il faut aussi en assumer les conséquences, en participant à la vie des habitants qui y contribuent. Que ce soit dans la petite enfance, les transports, la vieillesse… vous voyez, des vrais sujets, des enjeux qui dépassent les décorations de Noël.

Entretien avec Hubert Gamelon.

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