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London Symphony Orchestra : un très grand moment à la Philharmonie


Face à ces 113 musiciens, Simon Rattle a dirigé l’orchestre à la perfection. (photo Sébastien Grébille)

C’est la foule des grands jours qui s’est rendue samedi soir à la Philharmonie de Luxembourg.

Difficile à dire si c’était pour son programme : la Sixième symphonie de Gustav Mahler – surnommée « Tragique », ou pour les noms des artistes sur scène : le prestigieux London Symphony Orchestra et le tout aussi prestigieux chef Simon Rattle. Quoi qu’il en soit, la soirée affichait complet.

Et les présents ont eu droit à une soirée en tout point à la hauteur de leurs expectatives. D’entrée, l’orchestre impressionne par sa taille : 113 musiciens en tout. Aux traditionnels seize premiers violons, quatorze seconds violons, etc. s’ajoutent huit contrebasses, neufs cors, sept percussionnistes, deux harpistes et même un joueur de Celeste. C’est que dans cette Sixième, Mahler, s’est offert toutes les folies.

photo Sébastien Grébille

Aux traditionnels seize premiers violons, quatorze seconds violons, etc. s’ajoutent huit contrebasses, neufs cors, sept percussionnistes, deux harpistes et même un joueur de Celeste. (photo Sébastien Grébille)

Si la structure de l’œuvre reste plutôt traditionnelle avec ses quatre mouvements, le compositeur a longtemps hésité quant à l’ordre de ses mouvements intermédiaires – Simon Rattle et le LSO ayant opté, après l’ « allegro » aux allures militaires du départ,  pour  l’ « Andante moderato » avant le « Scherzo » particulièrement pesant, avec donc les évocations champêtres avant la confusion et le combat.

Des sons rares

Le « finale sostenuto » de près d’une demi-heure clôturera, bien évidemment la soirée, en apothéose. Mais au-delà de la structure, c’est à la fois l’agressivité de certains moments qui surprend, l’utilisation de ce la mineur en entrée et fin d’œuvre également, qui  lui donne cette ambiance sombre, voulant illustrer la confrontation de l’humain face à la mort, ainsi que  l’utilisation de puissants coups de marteaux – avant lesquels certains contrebassistes de l’orchestre se bouchaient les oreilles -, d’un xylophone ou encore de cloches de vache. Des sons plutôt rares en musique classique. Rare également, l’utilisation de deux timbales.

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Un véritable plaisir pour le chef d’orchestre, les musiciens et le public. (photo Sébastien Grébille)

Et face à ces 113 musiciens, Simon Rattle a dirigé l’orchestre à la perfection, pendant l’heure et demi de l’œuvre, sans partition devant lui et avec un plaisir non simulé. Le voir virevolter, sautiller, indiquer tel musicien ou instrument… était un plaisir des yeux constant qui a accompagné le plaisir des oreilles offert par Mahler et le LSO.

Dans un silence quasi-religieux pendant toute la représentation, le public a même respecté quelques secondes de silence après la dernière envolée des musiciens, avant de faire retentir de longs et intenses applaudissements amplement mérités. Bref, un très très grand moment !

Pablo Chimienti

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