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Nos assiettes sous la loupe des experts


Marc Fischer, Ian Tewes et Patrick Hau (de g. à d.) nous expliquent la nouvelle organisation de la sécurité alimentaire. (Photo : Alain Rischard)

Toute la sécurité alimentaire se réorganise pour être placée sous la coordination du commissariat qui lui est dédié. Une priorité de l’agenda : sensibiliser et informer.

Le contrôle alimentaire se réorganise mais se porte bien. Le nouveau ministère entièrement dédié à la protection des consommateurs et placé sous l’autorité de Paulette Lenert (LSAP) prépare le projet de loi qui lui permettra d’hériter de la division de la Sécurité alimentaire encore rattachée administrativement au ministère de la Santé. Une nouvelle administration est en train de se mettre en place, entièrement consacrée aux denrées alimentaires.

Le commissariat du gouvernement à la Qualité, à la Fraude et à la Sécurité alimentaire a pris ses quartiers à Strassen où les équipes ont été rapatriées. En plus de la division qui était rattachée à la Santé, l’équipe du ministère de l’Économie qui veille au code de la consommation (politique commerciale déloyale, fraude…) a rejoint le commissariat également. Et les douaniers feront de même, eux qui contrôlent aussi les établissements du secteur Horeca. Il y a du monde autour de la notion de la protection du consommateur en général et de la sécurité alimentaire en particulier.

«Il restera toujours le ministère de l’Agriculture qui continuera d’assumer les contrôles de la production primaire», nous explique Patrick Hau, à la tête du nouveau commissariat qui a fait ses premiers pas en avril dernier. «Les denrées alimentaires n’ont jamais été aussi sûres qu’aujourd’hui», affirme- t-il en fin connaisseur de la chose. Il n’existe pas moins de 21 systèmes de contrôle pour vérifier que tout ce qui atterrit dans nos assiettes respecte les normes européennes réputées pour être les plus sévères du monde.

«Nous n’avons rien inventé. Tout se passe de la même manière dans l’ensemble des pays de l’Union selon le principe de l’étable à la table ou de la fourche à la fourchette.» Des aliments pour animaux et de leur bien-être jusqu’aux additifs alimentaires en passant par l’étiquetage, les OGM et l’agriculture biologique, tout y passe. Ces 21 systèmes sont coordonnés par le commissariat qui travaille avec le Laboratoire national de santé, mais aussi avec des laboratoires étrangers pour procéder aux analyses. «Depuis 2004, nous avons l’obligation de rendre compte de nos contrôles à la Commission européenne et nous avions choisi de tout publier», explique Patrick Hau, anciennement à la tête de la division Sécurité alimentaire au ministère de la Santé et passé à la Protection des consommateurs.

Déjà 185 doléances en 2019

Tous les rapports annuels peuvent également être consultés sur le site, «mais ce n’est pas très connu», regrette- t-il. «Nous avons mis en place un système d’alerte sous forme d’une newsletter. Et depuis six semaines, le ministère a une page Facebook», détaille-t-il. Les alertes sont d’ailleurs bien partagées. Même les check-lists sont publiées sur le site. Celle qui concerne les contrôles dans les établissements Horeca, food trucks compris, contient 42 paramètres et celle des supermarchés, par exemple, en contient 64, c’est dire la réglementation pointue qui encadre l’activité. Le consommateur contrôle aussi. «Il y a plusieurs moyens de nous contacter et notamment à travers un formulaire qu’on peut remplir pour signaler un problème.»

Pour cette année, 185 personnes ont transmis des doléances et le cap des 200 sera certainement franchi. «Il y a de plus en plus de consommateurs qui s’intéressent à ces aspects-là et qui nous les signalent», témoigne Patrick Hau.

Attention aux produits miracles

Avec l’arrivée du commerce électronique, la donne a changé dans les contrôles. Il y a d’autres techniques de contrôle qui sont mises en oeuvre sur les sites internet. Et au Findel la vigilance est de mise. «Mais on ne peut pas contrôler tous les paquets en provenance de Chine, par exemple, et qui peuvent contenir des petites pilules miracles qui sont en fait une vraie arnaque», illustre de son côté Ian Tewes, du ministère de la Protection des consommateurs. «On cherche une collaboration européenne pour s’occuper de ces problématiques », ajoute-t-il. L’information au consommateur et sa sensibilisation sont une des priorités de ce nouveau commissariat. «Nous demandons aux gens de s’approvisionner auprès d’établissements qui sont connus des autorités compétentes et sous contrôle», plaide Patrick Hau.

«Soyez vigilants et, en cas de doute, n’achetez pas ces produits!», lance-t-il en guise d’appel à la prudence. Contrôler est une chose, mais le consommateur est libre et il doit être guidé dans ses choix. Le meilleur moyen de l’informer, c’est ce que le commissariat étudie de très près actuellement pour élaborer une stratégie payante.

La sécurité alimentaire en chiffres

Marc Fischer, du ministère de la Protection des consommateurs, nous a fourni quelques chiffres qui résument l’activité en matière de sécurité alimentaire pour l’an- M née 2017. Au total, 1 885 contrôles ont été effectués et 4 825 échantillons ont été prélevés pour environ 265 000 paramètres analysés et un taux de conformité de 97 %.

Geneviève Montaigu

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