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Patrick Bruel enchante la Rockhal


Une véritable communion s’est établie entre le chanteur et son public jeudi à la Rockhal (photo : Alain Rischard).

Jeudi, à Belval, le chanteur français, pas avare d’échanges avec les spectateurs, a usé de tous les registres pour faire vibrer un public majoritairement féminin au son de ses plus grands tubes et de ses dernières créations.

«Il est encore super sexy», nous glisse une amie à l’oreille à l’arrivée de Patrick Bruel sur la scène de la Rockhal ce jeudi 12 décembre. À 20 h 30 pile, comme prévu, les lumières du Main Hall se sont éteintes en même temps que la musique dance d’attente. Les cris stridents de milliers de femmes se font immédiatement entendre, comme aux plus belles heures de la «Bruelmania», au début des années 90. Et c’est vrai qu’il a de beaux restes le sexagénaire.

Tout de suite après, presque comme un symbole de ce qui attendait le public tout au long de la soirée, ce sont des sons étonnants pour Patrick Bruel qui parviennent de la scène. De l’electro-rock hyperpuissant accompagné par des jeux de lumière ultraspeeds. Le tout voilé par un rideau qui donne une ambiance à la fois futuriste et fantasmagorique. Enfin, la voix éraillée du chanteur se fait entendre.

Bruel et son band aiment surprendre

«C’est au Luxembourg que ça se passe?» lance-t-il à la foule en entonnant son Comment ça se passe pour vous?, une chanson de son tout premier album, De face, sorti en 1986. Un titre qui sert de point de départ bien malin pour une performance de plus de 2 h 30 où il traversera dans tous les sens les différentes étapes de sa vie, de sa carrière, de ses différents albums… et au-delà, puisque le champion de poker offrira même au public une version de La Tête à l’envers, chanson prévue pour son dernier album, Ce soir on sort… sorti en 2018, mais finalement retirée de la galette.

Un résumé en 30 morceaux, très porté sur ses dernières créations : Tout recommencer, Rue Mouffetard, Arrête de sourire, J’ai croisé ton fils, Louise, Héros, Ce soir on sort…, mais où il ne manquera aucun de ses grands tubes : Alors regarde, Qui a le droit, J’te le dis quand-même, Place des grands hommes, Casser la voix, Mon amant de Saint-Jean , Au café des délices… À l’instar de cette version electro de Comment ça se passe pour vous ?, sur scène, Bruel et son band aiment surprendre. Plus rock ici, plus électronique là, totalement acoustique au milieu du concert, des moments en solo : piano-voix pour l’un, guitare-voix pour l’autre…

 

Hors de question pour le chanteur de simplement reproduire tel quel sur scène ce que les fans trouvent sur les albums. On aime ou pas. Car si quelques propositions semblent très bien trouvés, on est moins convaincu par le couplet rap d’Alors regarde, par l’intro rock de Casser la voix ou encore les chœurs sirupeux dans Place des grands hommes. Sans oublier la voix qui disparaît à plusieurs reprises sous la puissance des instruments lors de She’s gone. Mais bon…

«Quand ça se passe comme ce soir, mon Dieu! merci.»

Quoi qu’il en soit, pendant 2 h 30, c’est une véritable communion qui s’est établie entre le chanteur et son public. Une communion aidée par des écrans géants proposant de nombreux gros plans sur le chanteur, ce qui donnait un grand sentiment de proximité malgré la foule, mais aussi de nombreux moments très cinématographiques – normal pour celui qui excelle aussi dans l’art de la comédie.

Bien que la plupart des enchaînements entre les chansons soient rapides, Bruel aime faire participer le public, le laisser chanter avec lui ou à sa place, l’apostropher, lui raconter de petites histoire. «C’est vous qui la rendez belle cette histoire» dira-t-il à la fin de Place des grands hommes, «tout le monde doit danser deux par deux, n’ayez pas peur, ça crée des liens parait-il», lancera-t-il en commençant Mon amant de Saint-Jean, et ainsi de suite. Le public, très majoritairement féminin, l’aurait suivi jusqu’au bout du monde. Il a dansé la valse, s’est trémoussé à l’instar d’une danseuse orientale pendant Au café des délices, il a sauté, il a chanté, il a crié, il a pleuré… Bref, il a répondu présent à chacune des demandes du chanteur.

Un Patrick Bruel visiblement heureux finira par dire à son public : «Merci pour votre sensibilité, merci pour votre énergie, merci pour votre émotion» puis «Mais quelle soirée, quel concert, quel partage. C’est pour des soirées comme ça qu’on fait la route. Être sur scène, c’est la plus belle chose qui peut arriver à un artiste. Quand ça se passe comme ce soir, mon Dieu! merci.» Voilà, tout est dit… ou presque. Reste un second rappel et un hommage à son «ami» Johnny, avec J’ai oublié de vivre, enfin, sa chansons de fin, aussi bien trouvée que celle du début, À tout à l’heure. Sacré show!

Pablo Chimienti

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