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Pour le LCGB, «ArcelorMittal n’a pas encore assouvi sa soif»


Robert Fornieri a rappelé le «désastre de la dernière convention collective» en 2013. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le LCGB estime que les négociations sur l’accord Lux2019 ont pollué la négociation d’une convention collective dans le secteur de la sidérurgie.

À l’été 2016, lors d’une réunion de suivi sur l’accord tripartite Lux2016, la direction d’ArcelorMittal lâchait ce que les syndicats OGBL et LCGB qualifieront par la suite de «bombe» : en cause, la remise en cause par le groupe sidérurgique de la préretraite ainsi que de la Cellule de reclassement (CDR), deux outils dont le but est d’empêcher les licenciements directs. La direction d’ArcelorMittal souhaitait également abandonner le système de préretraite à partir de 2017.

Après plus de dix-huit mois d’âpres discussions, comme l’a rappelé jeudi Robert Fornieri, représentant du LCGB, les partenaires sociaux étaient finalement arrivés à un nouvel accord (Lux2019), qui prévoit entre autres des investissements futurs sur les sites luxembourgeois «strictement nécessaires» et la fermeture de la cellule de reclassement (216 salariés), close depuis la fin de l’année dernière. Les salariés qui en font encore partie pourront bénéficier d’une préretraite-ajustement. La préretraite-solidarité, elle, disparaît. Seuls pourront encore en bénéficier les salariés nés en 1960 et 1961.

Comme le rappelait jeudi Robert Fornieri, le LCGB a validé l’accord, «afin de permettre la poursuite des engagements mutuels et de conserver certaines garanties minimales». Il n’empêche que cet accord lui laisse un «un goût amer».

Ainsi, le syndicat ne peut oublier «les promesses non tenues en guise d’investissements conséquents», comme par exemple à Belval où des investissements à hauteur de 200 millions étaient prévus avant d’être revus à la baisse, à 35 millions d’euros. Le LCGB souligne que les résultats positifs des sites luxembourgeois devraient permettre d’investir sérieusement «au lieu de remplir la caisse du groupe ArcelorMittal».

Appel fort en direction de l’OGBL

Le LCGB regrette également que la direction d’ArcelorMittal n’ait pas voulu «poursuivre et développer l’outil formidable du CDR», qui permettrait «d’accuser des coups et de développer le savoir-faire du personnel», comme le donnait à penser hier Roberto Fornieri. Au lieu d’avoir recours à des sous-traitants ou au travail intérimaire, le syndicaliste propose un pool d’ouvriers «tampons», en s’appuyant sur les formations continues. Le LCGB regrette également l’attitude du gouvernement, dont il note «l’énergie insuffisante dépensée dans ce dossier», une attitude que Robert Fornieri a comparée à un «accompagnement de fin de vie».

Mais c’est au sujet des conventions collectives dans le secteur que le LCGB se fait le plus de soucis. Comme l’a rappelé Robert Fornieri, le LCGB aurait été «le seul syndicat ayant demandé l’ouverture de pourparlers afin d’engager la négociation en vue d’améliorer les conditions de travail des salariés». Une première réunion avec la direction d’ArcelorMittal est restée sans suite. «Depuis, plus rien», regrette Robert Fornireri qui suppose que «les négociations triparties ont pollué la négociation d’une convention collective».

Robert Fornieri a rappelé le «désastre de la dernière convention collective» en 2013, mais où le LCGB aurait assumé ses «responsabilités» en ne validant pas une régression et un nivellement vers le bas du pouvoir d’achat des salariés ou la suppression de jours de congés. Dans ce contexte, Robert Fornieri a tenu à adresser un «appel fort» à l’OGBL afin d’éviter la répétition de cet épisode.

Le LCGB exige l’harmonisation de toutes les conventions collectives des sites luxembourgeois et tient à assurer le groupe ArcelorMittal de sa détermination : «La direction n’a pas encore assouvi sa soif», a estimé Robert Fornieri.

Frédéric Braun

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