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Série d’été UNESCO : les sites luxembourgeois sublimés par la nature


Pour notr premier volet de notre série d'été Unesco, nous évoquons cette nature qui sublime les sites conçus par l'Homme et classés au patrimoine mondial. Rochers roses faute... sont liés à l'histoire de la capitale. (Photo LQ/Julien Garroy)

Cet été, l’Unesco nous fait redécouvrir les trésors classés de Luxembourg à travers différentes thématiques qui seront déclinées en six articles. La capitale est un véritable millefeuille qui mêle histoire et paysages. Pour cette série d’été, nous vous proposons de partir à la découverte du patrimoine naturel de Luxembourg.

Depuis 1994, la forteresse de la Ville de Luxembourg et ses vieux quartiers font partie du patrimoine mondial de l’Unesco. «Luxembourg est d’abord classée comme patrimoine culturel de l’Unesco, ce n’est pas un site naturel ni un site mixte non plus, mais d’après la Convention européenne du paysage c’est la totalité du site qui compte, c’est-à-dire la topographie, la flore, la faune, la géologie (comme les rochers du Bock vieux de 200 millions d’années), l’hydrologie (avec les cours d’eau sinueux de la Pétrusse et l’Alzette). Toutes les espèces de mousse ou d’insectes comptent», explique d’entrée Robert Philippart, le site manager de l’Unesco à Luxembourg, pour montrer l’importance de cette nature qui s’immisce partout entre les vieilles pierres et sublime les paysages. Il faut donc l’entretenir et même la faire revivre. Au Kloustergaart (le jardin en terrasses situé au pied du rocher du Bock), la tradition de planter des vignes a été réintroduite. On y trouve à nouveau des ruches avec des abeilles sauvages, des arbres fruitiers. Des installations possibles à cet endroit «car on y jouit d’un certain microclimat et la nature est liée à la forteresse, ce qui rend le site exceptionnel».

« La vallée de la Pétrusse a également une longue histoire. À partir de 1728, il y a eu un certain nombre de constructions », poursuit le passionné d’histoire. Ce lieu « est en pleine forteresse et a été converti progressivement en parc public à partir de 1895, et les travaux se sont poursuivis avec l’inauguration du pont Adolphe (bâti entre 1900-1903).» Le parc de la Pétrusse, construit par le célèbre paysagiste français Édouard André, met lui en valeur des scènes pittoresques, « c’est-à-dire des rochers avec les immenses bastions qui ont une trentaine de mètres de hauteur et des formes bizarres ».

La vallée de la Pétrusse, « un lieu de tradition »

Certaines collines ont une histoire particulière, comme celle du Schlittenhiwwel, « où l’on pratiquait la luge quand j’étais petit et certainement toujours aujourd’hui et où l’on fête le Buergbrennen, une tradition dans la période de carnaval. La vallée de la Pétrusse, c’est un lieu de nature, de tradition, de culture, de rencontres et on y trouve également le seul skatepark au monde aménagé dans une zone centrale de l’Unesco ».

Un patrimoine que l’on peut découvrir en empruntant l’un des itinéraires créés par l’Unesco : le chemin Wenceslas (ou circuit Wenzel).

D’autres espaces mêlent de façon inextricable culture et nature comme le « lieu de mémoire que représente le parc Mansfeld à Clausen, qui rappelle la glorieuse époque où ce site était l’un des plus grands châteaux Renaissance des Pays-Bas espagnols. Les récentes fouilles archéologiques ont mis au jour un certain nombre de vestiges qui sont enfuis sous terre pour les protéger mais mis en évidence par les aménagements du parc. Et sur une grande pancarte, il y a la représentation extérieure du château et son histoire ».

À noter également que le sentier géologique aménagé par le musée d’Histoire naturelle reprend l’histoire des rochers (sédimentation, érosion…) sur des panneaux.

Les roses reviennent

Avec leur délicatesse, elles ont longtemps fait partie de l’histoire du Luxembourg qui était le premier exportateur de cette fleur au monde. Depuis plusieurs années, à l’image de l’association Les Amis de la rose, différents acteurs se battent pour remettre la rose au cœur du paysage luxembourgeois et faire connaître ce passé poétique aux habitants et touristes. Sur les rondelles, en contrebas du plateau du Saint-Esprit, un jardin des roses a été inauguré le 9 juillet. Quarante-trois bacs à fleurs, moulés dans une structure béton, longs de 1,50 m à 4,25 m, sont ornés de 46 variétés de roses sur une longueur totale de 130 m. Un agent et un salarié du service régional ont même suivi un cours de formation pour assurer l’entretien des rosiers. Des panneaux d’information sont fixés sur le garde-corps pour chaque variété. Dessous, le paysage est saisissant et les fleurs qui ont résisté à la canicule lui apportent un éclat tout particulier. Pour Robert Philippart, le site manager de l’Unesco, « c’est une parfaite illustration » d’une belle reconversion qui lie nature et histoire.

Au début du XXe siècle, le Luxembourg était couvert de champs et de serres sur près de 100 hectares. Il exportait alors plus de 6 millions de rosiers par an, qui rejoignaient notamment les parcs princiers, royaux et présidentiels du monde entier. Au total, plus de 360 espèces de roses « made in Luxembourg » seront créées en un siècle.

Les rondelles sont elles aussi un incontournable des promenades Unesco que ce soit à vélo ou à pied et permettent d’admirer le Grund et une partie de la Ville-Haute d’une manière unique.

Le ministre des Travaux publics, François Bausch, présent pour l’inauguration du jardin des roses, l’assure : « Nous allons essayer de revaloriser tous les petits recoins de la Ville que ce soit sur la forteresse ou ailleurs. La capitale est construite sur un site constitué de plateaux et de vallées, ce qui en fait une ville exceptionnelle. »

Audrey Libiez

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