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Dubaï Papers : après la France, la Belgique ouvre une enquête


Au cœur du système figure le groupe Helin, une structure de gestion de fortunes basée aux Émirats arabes unis, fondée par le prince belge Henri de Croÿ.

La justice belge a ouvert une enquête sur les soupçons de fraude fiscale entourant l’activité du prince belge Henri de Croÿ, un gestionnaire de fortune déjà ciblé par des investigations en France, a indiqué jeudi une source proche du dossier.

L’enquête, menée par le parquet fédéral belge, découle des révélations l’an dernier de l’hebdomadaire français L’Obs sur les « Dubaï Papers », une fuite de 200 000 fichiers, mémos, mails, lettres etc. mettant en évidence un vaste système d’évasion fiscale. Au cœur de ce système figure le groupe Helin, une structure de gestion de fortunes basée aux Émirats arabes unis, fondée par le prince belge Henri de Croÿ.

Ses activités, dont auraient bénéficié des dizaines de personnes, riches héritiers, notables ou patrons de PME, font l’objet en France d’une enquête du parquet national financier (PNF) pour « blanchiment de fraude fiscale ».

Désormais, indique jeudi le quotidien belge L’Echo, le parquet fédéral belge enquête également de son côté sur les clients belges qui auraient bénéficié du système pour échapper à l’impôt dans leur pays.

Des gros clients

Une information confirmée par une source judiciaire belge proche du dossier. « La justice a eu l’attention attirée par cette enquête journalistique sur les Dubaï Papers. C’est son rôle d’enquêter pour savoir ce qu’il y a derrière. Nous en sommes au stade de la collecte d’informations », a souligné cette source. Pour ses investigations, le parquet fédéral devrait solliciter le PNF en France afin d’accéder à des documents en sa possession, selon cette même source.

Le prince de Croÿ a entre autres compté parmi ses clients belges un ancien fonctionnaire des Finances et un entrepreneur flamand du BTP, selon le journal L’Echo. D’après L’Obs, le groupe Helin a compté parmi ses bénéficiaires l’ex-premier ministre qatari Abdullah Ben Khalifa al-Thani, David Mills, avocat spécialiste des paradis fiscaux de Silvio Berlusconi, Flavio Briatore, ancien patron des écuries de Formule 1 Benetton et Renault, le président congolais Denis Sassou-Nguesso et le groupe français Areva devenu Orano. Radio-France, qui a aussi recueilli des témoignages d’anciens clients, a affirmé que « le système Helin était encore actif en 2018 ».

Dans une interview donnée en Suisse en octobre 2018, Henri de Croÿ s’était défendu de tout agissement illégal, affirmant avoir « pratiqué l’optimisation fiscale ». Déjà mis en cause dans une procédure pour fraude fiscale en Belgique, il avait été relaxé en 2015 après un long bras de fer judiciaire.

LQ/AFP

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