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Affaire LuxLeaks : Antoine Deltour ne regrette rien


Antoine Deltour derrière la vitre d'un café à Luxembourg, le 11 janvier dernier (Photo: Isabella Finzi)

A la veille d’une nouvelle comparution devant la Cour d’appel de Luxembourg, Antoine Deltour dénonce « les failles du système » qui permettent à des multinationales d’échapper aux impôts « avec la complicité d’Etats ».

Dans un entretien au Quotidien, le lanceur d’alerte à l’origine du scandale LuxLeaks juge , que la responsabilité des dérives permettant aux plus puissantes entreprises de minimiser leurs impôts incombe moins à des pays comme le Luxembourg qu’à l’Union européenne qui « a laissé faire pendant des décennies ». Il pointe aussi l’hypocrisie des grands pays comme la France ou l’Allemagne dont les grandes entreprises profitent du système.

Jugeant illégitime la pratiques des tax rulings qu’il a constatées lorsqu’il était auditeur chez PWC, Antoine Deltour revient sur les procédures judiciaires engagées contre lui au Luxembourg, regrettant que Marius Kohl, l’agent du fisc qui accordait les rescrits fiscaux, n’ait pas témoigné devant les tribunaux : « C’est le témoin le plus important dans cette affaire. Il aurait peut-être pu dire jusqu’à quel niveau de responsabilité ces pratiques étaient connues. »

En octobre 2010, Antoine Deltour avait copié des centaines de tax rulings, de très avantageux accords fiscaux anticipés, conclus par son employeur PWC avec le fisc luxembourgeois pour le compte de quelques-unes des plus grandes multinationales de la planète.

Raphaël Halet a fait œuvre utile

Près de 8 ans après son départ de PWC, d’où il avait démissionné de son poste d’auditeur, le Vosgien dit ne rien regretter de son geste qui l’a placé bien malgré lui sous la lumière des projecteurs. « On me dit souvent que je suis courageux, mais ce que l’on qualifie de courage, c’est aussi en partie de l’inconscience », nuance cependant Antoine Deltour avec la simplicité et l’humilité qui le caractérisent.

Le lanceur d’alerte de 32 ans redit son indignation face à l’injustice fiscale et en appelle à la responsabilité individuelle des citoyens face aux multinationales qui évitent les impôts. « Cela demande des efforts », reconnaît-il en prônant une consommation plus responsable et des « mesures collectives ».

En ce qui concerne Rapahël Halet, la seconde source des LuxLeaks, dont le tribunal n’a pas reconnu le statut de lanceur d’alerte, Antoine Deltour estime que « l’intérêt public des informations » qu’il a divulguées  « ne faisait aucun doute ». Egalement ancien employé de PWC, Raphaël Halet avait révélé les déclarations fiscales de grandes multinationales dont Antoine Deltour rappelle que « certaines (…) sont dans le viseur de la Commission européenne ». « Les déclarations qu’il a copiées montrent ce que des multinationales connues payaient véritablement comme impôt », dit encore le Vosgien au sujet de Raphaël Halet.

L’interview d’Antoine Deltour est à retrouver dans son intégralité dans l’édition papier du Quotidien de ce lundi 26 mars.

Fabien Grasser

2 plusieurs commentaires

  1. à Marc : Vous êtes pour le blanchiment d’argent, pour le détournement d’impôts ? si oui, vous êtes donc d’accord pour que les pays lessivés par la corruption mondiale transforment leur population en migrants économiques en Europe et ailleurs ? Si c’est non, Not In My BackYard, vous n’êtes pas cohérent.

  2. Parfait, il aura l’âme en paix en prison!

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