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Berlinale : un documentaire sur les réfugiés bien placé pour l’Ours d’or


Le réalisateur Gianfranco Rosi et le jeune Samuele Pucillo présentent le film "Fuocoammare" à la Berlinale, le 13 février 2016, à Berlin. (Photo : AFP)

Un documentaire sur les migrants à Lampedusa figure en bonne place pour remporter l’Ours d’or de la 66e Berlinale samedi soir par un jury présidé par Meryl Streep, aux côtés de drames tunisien et allemand.

Parmi les 18 productions en lice, le film italien «Fuocoammare» de Gianfranco Rosi sur les réfugiés, très applaudi, est donné favori selon le classement établi par la revue britannique spécialisée «Screen».

La cérémonie du palmarès doit débuter à 18H00 GMT, au terme d’une Berlinale où la thématique de l’exil des réfugiés a été omniprésente.

Brut, sans voix off ni commentaire, «Fuocoammare» raconte en parallèle le quotidien d’habitants de Lampedusa – en particulier celle d’un jeune garçon, Samuele – et celle de ces milliers de migrants qui y arrivent par bateau dans des conditions catastrophiques, dont beaucoup perdent la vie.

Cinéaste bourlingueur formé aux Etats-Unis, lauréat 2013 du Lion d’or à Venise pour le documentaire «Sacro GRA», Gianfranco Rosi dit avoir voulu «témoigner d’une tragédie qui se déroule sous nos yeux».

L’autre documentaire de la compétition, «Zero Days» du réalisateur américain oscarisé Alex Gibney, sur l’histoire du virus informatique Stuxnet qui avait attaqué en 2010 le programme nucléaire iranien, film pointant du doigt le secret entretenu par les Etats-Unis sur la cyberdéfense, a également été remarqué par les festivaliers.

De nouveaux venus dans la compétition figurent aussi en bonne position dans les pronostics. Parmi eux, le Tunisien Mohamed Ben Attia a fait bonne impression avec son premier film, «Hédi», histoire d’amour et d’émancipation au lendemain la révolution de 2010-2011, et première production arabe depuis vingt ans à Berlin.

Un film allemand, sur un couple qui apprend que son enfant à naître sera lourdement handicapé et doit décider de pratiquer ou non une interruption de grossesse, «24 Wochen» («24 Semaines»), deuxième film d’Anne Zohra Berrached, a lui aussi suscité une forte émotion.

Isabelle Huppert et Jude Law

Le cinéma asiatique a également retenu l’attention. Le film fleuve philippin «Hele Sa Hiwagang Hapis» (Une berceuse au mystère douloureux) de Lav Diaz, oeuvre ambitieuse en noir et blanc d’une durée de plus de huit heures sur l’histoire des Philippines à la fin du 19e siècle, pourrait séduire le jury notamment pour son image de toute beauté.

Quant au long métrage chinois «Chang Jiang Tu» («Crosscurrent»), il a été également apprécié pour sa beauté formelle et sa poésie.

Du côté du cinéma français, «L’Avenir» de Mia Hansen-Love, salué par la critique, pourrait être en bonne position pour un prix, en particulier pour la performance d’Isabelle Huppert en professeur de philosophie qui doit réinventer sa vie quand son mari la quitte.

Le jury, qui comprend, outre l’actrice trois fois oscarisée Meryl Streep, le comédien britannique Clive Owen et l’Italienne Alba Rohrwacher, pourrait aussi retenir l’interprétation de l’actrice danoise Trine Dyrholm en femme trompée au bord du gouffre dans «Kollektivet» («La Communauté») du Danois Thomas Vinterberg, ou celle de l’allemande Julia Jentsch en femme enceinte dans «24 Wochen».

Le film polonais «Zjednoczone Stany Milosci» («United States of Love») de Tomasz Wasilewski, 35 ans, chronique de la vie de quatre femmes dans la Pologne de 1990, a également suscité des commentaires positifs, notamment pour l’interprétation de ses actrices.

Côté masculin, les jeunes acteurs suisse Kacey Mottet Klein et français Corentin Fila pourraient être récompensés par le jury pour le film d’André Téchiné «Quand on a 17 ans», récit d’apprentissage qui décrit la relation de deux lycéens, évoluant de l’agressivité au désir. Le film a été globalement bien reçu à Berlin, la revue américaine spécialisé Variety le considérant comme «le film de Téchiné le plus fort depuis des années».

Les performances des acteurs britanniques Colin Firth et Jude Law dans «Genius» de Michael Grandage, dans la peau du discret éditeur Max Perkins et de l’exubérant écrivain Thomas Wolfe, pourraient également être reconnues.

L’an dernier, l’Ours d’or était revenu à «Taxi Téhéran» du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, film tourné clandestinement en Iran.

AFP/M.R.

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