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Cecilia Bartoli en bête de scène à la Philharmonie


Cecilia Bartoli, ce mardi soir à la Philharmonie. (photo Sébastien Grébille)

Même sans le ténor Rolando Villazón, empêché à la dernière minute, la cantatrice Cecilia Bartoli a conquis les spectateurs de la Philharmonie, ce mardi soir.

La rencontre tant attendue n’aura finalement pas eu lieu. Alors que le duo entre l’une des plus célèbres cantatrices de son temps, Cecilia Bartoli, et un des meilleurs ténors de sa génération Rolando Villazón, était censé être, ce mardi 22 décembre, un des grands moments de la saison 2015/16 de la Philharmonie de Luxembourg, le chanteur mexicain a finalement dû annuler sa prestation le matin même pour des raisons de santé.

Le malheur des uns a fait le bonheur des autres.  Certains spectateurs venus tout particulièrement pour écouter le ténor ont rendu leurs tickets, ce qui a permis aux nombreuses personnes venues à la dernière minute d’admirer la mezzo-soprano italienne, de trouver des places en caisse du soir. Et ils ont eu bien raison de tenter leur chance.

L’orchestre a failli lui voler la vedette

Avec un programme réaménagé, la cantatrice a fait des merveilles avec sa voix et s’est mis le public dans la poche avec une grande intelligence. Peu de mots, mais de nombreux sourires et beaucoup de gestes de sympathie aussi bien envers les spectateurs que l’orchestre – l’excellent Orchestra La Scintilla de l’Opéra de Zurich, qui avec ses instruments anciens, l’énergie de sa Konzertmeisterin, Ada Pesch, la technique irréprochable de son hautbois, Pier Luigi Fabretti, et la douceur de ses pianissimi a presque failli voler la vedette à la chanteuse.

Sur  les œuvres de Mozart et Rossini choisies pour la soirée,  Cecilia Bartoli a conquis les spectateurs. Si  sa voix était à deux doigts de se faire déborder par la musique de l’orchestre et le son tambourin pendant La Danza de Rossini, demandant plus de coffre, la Romaine a par contre offert au public un magnifique Nacqui all’affanno de La Cenerentola, extrait pour lequel la technique fait surtout la différence.

Si on pouvait sentir l’approche de Noël dès le début du concert, à travers les robes scintillantes de la diva, la période de fête était tout particulièrement présente lors des rappels. Cecilia Bartoli reprendra d’abord Non ti scordar di me, de De Curtis, puis surtout le Brindisi de La Traviata, de Verdi, coiffée d’un bonnet de Père Noël, et rentrant sur scène avec plusieurs coupes pour trinquer avec l’orchestre.

Aucun doute, Cecilia Bartoli n’est pas seulement une grande cantatrice, c’est aussi une incroyable bête de scène.

Pablo Chimienti

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