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Le cinéma luxembourgeois décrypté par « Grund Carrousel »


Kévin Kroczek fait défiler dans le rétro les œuvres qui ont assuré la renommée du Luxembourg par-delà les frontières. (capture vidéo YouTube)

L’émission culturelle « Grund Carrousel », diffusée sur YouTube et créée par un jeune étudiant français, revient avec un nouvel épisode consacré au cinéma luxembourgeois.

Après avoir brossé un portrait inspirant de l’art contemporain à travers une balade dans la capitale en mai dernier, Kévin Kroczek dépeint cette fois les toiles majeures du cinéma au Grand-Duché. Le jeune français, étudiant en droit à l’Université de Luxembourg, est un amoureux de la culture au sens large. Avec un intérêt tout particulier donc, pour le septième art.

Dans ce nouvel épisode de « Grund Carrousel », visible sur sa chaîne YouTube, il balaie quasiment un siècle d’histoires en longs métrages, en plans larges et en travellings. Pour illustrer son propos, avec ce souci constant d’apporter une caution professionnelle à sa démarche, Kévin Kroczek va à la rencontre des acteurs de la création cinématographique du pays : réalisateurs, producteurs, distributeurs, institutions… car « le Grand-Duché possède une véritable industrie du cinéma », annonce notre guide au début de son road trip.

Au volant de sa voiture, arpentant les routes d’un petit pays aux grandes ambitions, Kévin Kroczek fait défiler dans le rétro les œuvres qui ont assuré la renommée du Luxembourg par-delà les frontières. Citant entre autres la coproduction oscarisée en 2014 Mr Hublot ou dernièrement Eng Nei Zäit (2016), de Christophe Wagner, qui connaît un beau succès dans les festivals à l’étranger (il a notamment été distingué par les Trophées francophones à Beyrouth, NDLR).

Kévin Kroczek rembobine la pellicule jusqu’au début des années 1930, « une grande période » où René Leclère fait figure d’avant-gardiste avec Circulez, film en langue luxembourgeoise qui traite d’une problématique plus qu’actuelle : la saturation du réseau routier ! La relève viendra longtemps après Leclère, en 1970, lorsque Philippe Schneider présente L’Amour, oui ! Mais… Un conte érotique et l’acte de naissance, selon son auteur, du « premier film luxembourgeois de fiction ». Reste que « le vrai cinéma luxembourgeois », confient les interlocuteurs interviewés, émergera surtout dans les années 1980 et sera porté par des amateurs alors inconnus à l’instar d’Andy Bausch. Aujourd’hui, son nom serait peut-être le seul à retenir dans une encyclopédie, estime Kévin Kroczek. On lui doit en effet toute une série de courts-métrages, documentaires et des films cultes comme Troublemaker (1983) ou Le Club des chômeurs (2003), son plus gros carton populaire.

Quel avenir et quels moyens ?

Dans son enquête, Kévin Kroczek se fait parfois plus critique et pose une question fondamentale : le cinéma luxembourgeois pourrait-il exister sans les soutiens financiers dont il bénéficie ? En fouillant dans les archives récentes, il trouve deux exemples qui tendent à prouver que les créations en marge des circuits classiques ont de l’avenir. C’est le cas de Heemwei (sorti en 2014), du collectif Feierblumm, film de guerre semi-professionnel réalisé avec 25 000 euros de budget et qui comptera 10 000 entrées en salles. « Un très bon score […] dont on ne peut que saluer l’initiative », note Kévin. Il se souvient en outre d’Emil (2010), de Marc Thoma et Pol Tousch, « un nanar d’une nullité sans nom, mais c’est ce qui rend le film sympathique », qui totalisera lui aussi 10 000 entrées.

« Est-ce que le film aurait été meilleur avec l’aide du Fonds (le Film Fund, NDLR), avec plus d’argent ? C’est tout un débat ». Et un sujet volontairement laissé en suspens. Car la suite de l’aventure luxembourgeoise sur grand écran reste évidemment encore à écrire.

Alexandra Parachini

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