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Le Luxembourg décerne désormais ses Music Awards


Artiste de l'année et meilleur clip, Edsun est le grand gagnant de ces premiers LMA. (archives Editpress)

Mardi, à la Rockhal, s’est déroulée la première cérémonie des Luxembourg Music Awards (LMA), mettant à l’honneur et récompensant un secteur en plein essor.

Que l’on apprécie ou non l’échantillonnage et la hiérarchisation d’un art, quel qu’il soit d’ailleurs, à travers des prix – qui ramène à l’idée de compétition et d’entre-soi – ces Luxembourg Music Awards répondent quand même à une logique. C’est un fait, mais depuis une bonne dizaine d’années, le secteur musical «made in Luxembourg» a gagné en confiance, a grandi, s’est professionnalisé, réalisant même quelques bons coups à l’international.

Les missions existentielles de la Rockhal – notamment à travers son Rocklab –, l’appui du bureau d’export (music:LX), les choix de programmation de certaines salles (Rotondes, De Güdde Wellen, pour ne citer qu’elles), les aides publiques… Nombreux éléments expliquent cette marche en avant. Restait, alors, un besoin impérieux de fixer dans le temps cette scène bouillonnante et l’encourager à poursuivre dans cette voie.

«Notre secteur vit, et il faut en parler plus», soutient Olivier Toth, instigateur de ce coup de projecteur, déjà démarré en 2013 avec les «Video Clip Awards» (VCAs). Depuis mardi, on vise donc plus large avec ces LMA, articulés autour d’une dizaine de prix censés «mettre à l’honneur ceux qui créent». Pour ce faire, les organisateurs ont fait dans le classique, à travers une cérémonie – espérée, bien sûr, à un rythme annuel – où rien ne manquait : des «live shows», du suspense et des remerciements émus derrière le micro.

Scène locale «rayonnante» et «compétente»

Parmi les heureux élus, qui, d’une certaine manière, ont écrit l’Histoire, on trouve notamment Edsun, auréolé du titre d’ «artiste de l’année», ce qui n’est finalement une surprise pour personne. «Il est extraordinaire, se lâche Olivier Toth. Son approche artistique à 360° est singulière. Il n’a pas fini de nous épater !» Dans la foulée, le directeur de la Rockhal se reprend, tout acquis à la cause du collectif. «Réunir ces gens, ensemble sous un même toit, montre toute l’énergie de notre secteur», dit-il avant d’évoquer la scène locale comme «rayonnante», «diversifiée» et «compétente», ce qui est, selon lui, plus que respectable pour un si petit pays.

D’ailleurs, l’étroitesse des frontières le ramène à une froide vérité : «Développer une industrie musicale ici est compliqué. Disons que l’on a, par la force des choses, une vision et des actions qui sont propres à la situation du Luxembourg. Mais même s’il n’y a pas d’agent ni de label, on n’est pas condamné pour autant à l’amateurisme !», expose-t-il, prenant au passage l’exemple islandais comme une «source d’inspiration», comme l’ont déjà fait avant lui les footballeurs.

Mieux, pour éviter, justement, une vision réduite au simple territoire, il rappelle l’importance du jury de professionnels – qui a choisi les lauréats du soir – aux visions tournées vers la Grande Région et bien plus loin. Des choix qui devaient aussi permettre au public de se donner une meilleure idée de la richesse de la scène – et si certaines radios, sclérosées, pouvaient lui emboîter le pas, ce serait royal…

Finalement, comme il est d’usage de le répéter dans le milieu, tout repose, encore et toujours, sur les épaules des artistes qui, même accompagnés, restent les seuls dépositaires et promoteurs de leur art. Pas sûr que ces Luxembourg Music Awards les amènent à être plus opiniâtres, même s’il ne faut jamais sous-estimer – et ils le savent bien – les bienfaits d’une gratification. Surtout aux yeux des autres.

Grégory Cimatti

Liste des vainqueurs des premiers Luxembourg Music Awards :

Artiste de l’année : Edsun

Meilleur artiste émergent : Bartleby Delicate

Meilleur musicien émergent : Claire Parsons

Femme de l’année : Carma Katena (C’est Karma)

Meilleur réalisateur émergent : Isaiah Wilson

Meilleur artwork designer : Dirk Kesseler

Chanson de l’année : «Bubble» de Mad Fox

Meilleur clip : «Lisa» d’Edsun

Producteur de l’année : Eric Bintz (aka Céhashi)

Artistes «export» de l’année

Pop/rock/electro : ROME

Jazz : Reis Demuth Wiltgen

Classique/contemporain : Christoph Sietzen

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