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L’horreur low cost, ça rapporte !


Jane Levy dans Don't Breathe. Dans le film, un groupe de jeunes gens s'introduit dans la maison d'un homme aveugle, pensant qu'ils vont s'en sortir avec le crime parfait. Évidemment, rien ne se passe comme prévu! Photo : Gordon Timpen

Les films d’horreur sont un genre à part dans l’univers du 7e art. Et la nouvelle tendance à la mode les veut à petit budget!

Une nouvelle génération de films d’horreur à petit budget fait trembler les mégaproductions des studios hollywoodiens, en préférant l’art du suspense vieille école aux torrents d’hémoglobine et aux déferlantes d’effets spéciaux.

Sans avoir la même force de frappe marketing que les grosses machines hollywoodiennes, les films d’horreur nouvelle vague ont réussi ces dernières années à en faire trembler plus d’une en ne comptant que sur la puissance du bouche à oreille. «Les films d’horreur malins sont à la mode», constate Jeff Bock, de la société spécialisée dans le box-office Exhibitor Relations. Ils «se fondent sur tout ce qui est intelligent : un nouvel angle pour aborder une vieille histoire, ou même une bande-annonce d’enfer», analyse-t-il.

Don’t Breathe, qui sort en octobre en France, a ainsi reçu des critiques élogieuses aux États-Unis, et espère connaître le même destin que Mister Babadook, It Follows et une série d’autres succès de l’épouvante concoctés avec une dizaine de millions de dollars ou moins.

Lights Out, en salle depuis deux semaines à l’Utopolis Kirchberg et l’Utopolis Belval, a récolté 62 millions de dollars aux États-Unis en quatre semaines, pour un budget de 4,9 millions, et s’accroche au top dix du box-office. Par comparaison, Suicide Squad, en tête du box-office nord-américain, a rapporté 238 millions de dollars en deux semaines, mais pour un budget astronomique de 175 millions.

Les films d’horreurs, qui fleurissent chaque année l’été aux côtés des gros «blockbusters» façon Jason Bourne, ont parfois eu droit à des budgets colossaux, avec un résultat incertain. Exorcist : The Beginning (2004), remake du classique éponyme, a ainsi coûté environ 80 millions de dollars mais n’en a rapporté que la moitié.

Tout est dans le suspense

Ces dernières années, le producteur Jason Blum, qui a notamment co-financé Whiplash, lauréat de nombreux prix prestigieux, s’est fait un nom comme l’un des maîtres de cette nouvelle vague. Il est parfois critiqué pour les minuscules cachets alloués à ses acteurs soumis à un traitement spartiate. Ethan Hawke, qui joue dans le premier volet de sa saga American Nightmare, aurait même dormi sur son canapé pendant le tournage.

Insidius (2011), de James Wan, n'a coûté que 1,5 million de dollars et a rapporté 97 millions. De quoi faire rêver tout producteur!

Insidius (2011), de James Wan, n’a coûté que 1,5 million de dollars et a rapporté 97 millions. De quoi faire rêver tout producteur!

 

Son succès repose en grande partie sur une collaboration fructueuse avec les studios grâce à laquelle ses films sont distribués dans le monde entier, notamment la série Insidious, véritable cas d’école, le premier opus à rapporter 97 millions de dollars dans le monde pour un budget de 1,5 million.

It Follows (2014), de Robert David Mitchell, est souvent cité comme l’une des figures de proue de cette nouvelle génération, dans la lignée des maîtres du genre comme les films de Wes Craven ou John Carpenter. Après une relation sexuelle, une adolescente est soudainement poursuivie par une présence surnaturelle menaçante et, pour s’en débarrasser, elle doit elle aussi, de la même façon, la repasser à quelqu’un.

Pour Daniel Zovatto, un acteur costaricain de 25 ans qui tient l’un des principaux rôles, des réalisateurs comme Alvarez ou Mitchell «amènent un nouveau regard sur le genre, ils changent la donne».

Fede Alvarez a réalisé en 2013 un remake relativement conventionnel du classique Evil Dead qui a rapporté 100 millions de dollars pour 17 millions de budget. Pour son nouvel opus, il dit avoir voulu éviter les incontournables du genre, les maisons hantées, tronçonneuses, zombies et autres. Âgé de 38 ans, il a été nourri aux chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock, de Psycho à Vertigo en passant par Strangers on a Train.

Pour lui, l’essence de l’horreur n’est jamais «ce qui fait bondir de sa chaise, c’est toujours le suspense» qui vous visse à votre siège, ajoutant aussi adorer les personnages «à la morale trouble».

Un commentaire

  1. Heureusement, dans le cinema « low cost » ne veut pas dire que la qualité en pâtit! On mise sur la mise en scène plutôt que sur les effets spéciaux pour susciter l’angoisse/la peur et cela paye! Le succès de ces films à petit budget mais au succès monstre est également une preuve que le public de films d’horreur (catégorie souvent placée dans un second rang) sait apprécier la qualité des films et distinguer les bons des mauvais.

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