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Paris pourrait bientôt offrir un « parcours de la Révolution Française »


L'ouverture du parcours pourrait avoir lieu au moment où le musée Carnavalet, musée de l'histoire de Paris, rouvrira après travaux ses collections révolutionnaires au printemps 2019. (photo AFP)

De l’incontournable Bastille reconstituée en réalité virtuelle aux places où trônait la guillotine jusqu’à la geôle, toujours visible, de Marie-Antoinette à la Conciergerie, le tout relié par une sorte de fil rouge graphique sur le pavé : Paris pourrait se doter dans deux ans d’un « parcours de la Révolution française ».

Le projet dont la première étape sera d’établir une mission de préfiguration, sera voté la semaine prochaine en Conseil de Paris sous la proposition du président du groupe UDI-MoDem Eric Azière. Accueilli favorablement par les élus parisiens de tout bord, il l’est également par la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

L’idée est de réaliser un itinéraire piéton reliant des sites où, « à chaque étape, on donne à lire, à voir ou à entendre », a indiqué lundi l’élu devant la presse. M. Azière a reconnu s’être inspiré du « Freedom Trail » de Boston (Etats-Unis) où une ligne continue de pavés rouges sur les trottoirs mène les touristes sur les lieux historiques de la ville. « Il s’agit de mettre en valeur le patrimoine de la ville et de renforcer son attractivité », dit l’élu de même que « dans cette période, un ressourcement républicain, humaniste, n’est pas non plus inutile ».

Il pourrait y avoir différents itinéraires, centraux ou élargis, avec déjà plus d’une trentaine de sites recensés, du Champ de Mars et sa fête de la Fédération à la place de la Nation (ex-place du Trône renversé). Il y a les incontournables comme la place de la Concorde où fut guillotiné Louis XVI et le Palais Royal où Camille Desmoulins haranguait la foule ou le parcours des condamnés par la rue Saint-Honoré.

D’autres sites ont été modifiés ou détruits depuis comme le pavillon de Flore du Louvre où se tenait le Comité de Salut Public ou le Couvent des Cordeliers rue de l’Ecole de Médecine près duquel vivait et a été assassiné Marat. La maison de Danton se situait là où se trouve à présent la statue du révolutionnaire.

Les « ogres historiques »

Les « grandes pertes sont la Bastille et le Palais des Tuileries », relève l’ancien professeur d’histoire Roland Gotlib, partenaire du projet et qui a contribué à plusieurs ouvrages sur la période. Là encore, on peut « reconstituer, évoquer » en utilisant les technologies modernes de reconstitutions virtuelles, avec applications, lunettes de réalité augmentée et autres douches sonores, explique M. Azière. Un appel à projets sera lancé aux jeunes start-ups pour qu’elles développent ces outils s’ajoutant aux maquettes, panneaux d’informations, marquages au sol…

Sans écarter les « ogres historiques » comme Marie-Antoinette, Robespierre, la prise de la Bastille, il faudra « s’attacher à contextualiser, expliquer », poursuit M. Azière, « on ne peut pas comprendre la Terreur sans l’envahissement de la France et la mort de Louis XVI sans la fuite à Varennes ». La mission de préfiguration, composée d’élus, d’historiens et de responsables de musées et du patrimoine, devra aussi retenir une période, de 1789 à 1795 (fin de la Convention) ou 1799 et le coup d’Etat du 18 Brumaire et la fin du Directoire.

L’ouverture du parcours pourrait avoir lieu au moment où le musée Carnavalet, musée de l’histoire de Paris, rouvrira après travaux ses collections révolutionnaires au printemps 2019. L’élu note également l’intérêt pour la période avec les trois Molières obtenu fin mai par « Ca ira (1) Fin de Louis » de Joël Pommerat.

Le Quotidien / AFP

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