Baisse des ventes de diesel en mai et en juin

En mai et en juin, les ventes de diesel ont baissé, coïncidant avec une augmentation des accises de 2 centimes par litre.

Depuis l’introduction en mai dernier d’une augmentation des accises de 2 centimes par litre pour le diesel et de 1 centime pour l’essence, les ventes de diesel sont en baisse.

Selon des chiffres du ministre des Finances, Pierre Gramegna, les station-services du pays ont vendu 174,5 millions de litre de diesel en mai 2019 contre 197,3 millions de litres en mai 2018, soit un recul de 0,11% sur un an. Même chose en juin dernier, avec un recul plus léger de 0,0017% sur un an.

Deux mois consécutifs en baisse qui laissent entendre que l’augmentation des accises commence à faire son effet.

Pour rappel, la décision du gouvernement d’augmenter de 2 centimes la taxe sur le diesel et de 1 centime la taxe sur l’essence visait à réduire le volume des ventes de carburants sur le territoire afin d’atteindre les objectifs climatiques dans le cadre des Accords de Paris.

À titre d’information, sur l’ensemble de l’année 2018, les ventes de carburants ont progressé de 6,2%, grâce notamment à la vente du diesel et de l’essence qui ont progressé de 7% et du jet fuel (carburant pour l’aviation) de 7% également.

Bon pour l’environnement, mauvais pour le secteur logistique

Évidemment, il est encore trop tôt pour véritablement savoir s’il s’agit d’une conséquence directe ou simplement d’un épiphénomène. D’autant plus qu’entre janvier et juin de cette année, les ventes de diesel restent en hausse sur un an avec un total de 1,068 milliard de litre (soit 0,045% de plus qu’en 2018 sur la même période) et un total de 228,4 millions de litre d’essence (soit 0,11% de plus qu’en 2018 sur la même période).

Si cette tendance à la baisse se confirme, cela sera une bonne nouvelle pour l’environnement et les engagements du pays, mais une mauvaise nouvelle pour le secteur pétrolier.

De plus, depuis cette hausse des accises en mai dernier, le diesel est pour la première moins cher en Belgique. Lors de la présentation annuel des résultats du secteur pétrolier, Romain Hoffmann, président du Groupement pétrolier luxembourgeois (GPL), avait déjà fait le calcul : «Pour la première fois le diesel sera plus élevé au Luxembourg où il coûtera 355 euros pour 1000 litres alors qu’en Belgique où il existe un système de remboursement des accises pour les clients professionnels, il coûtera 352 euros pour 1000 litres.»

D’aucuns pourront se réjouir car cela peut signifier que certains camions ne feront plus le détour par le Luxembourg pour se ravitailler en diesel et donc qu’ils n’utiliseront plus les autoroutes du pays. Mais d’un autre côté, cela enlève un avantage compétitif au secteur logistique luxembourgeois dont le prix du carburant est une dépense importante.

Jeremy Zabatta