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Espagne : la reprise économique s’est consolidée


Le début des soldes dans une rue commerçante de Madrid le 7 janvier 2016. (Photo : AFP)

Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3,2% en 2015 en Espagne, une des meilleures performances de la zone euro, confirmant ainsi la consolidation de sa reprise économique après une profonde crise.

Au quatrième trimestre, la croissance a atteint 0,8% par rapport au trimestre précédent, a fait savoir vendredi l’Institut national de la statistique (Ine) dans une première estimation. «C’est un chiffre positif qui place l’économie espagnole en tête de la croissance des grandes économies de la zone euro», a commenté Rafael Pampillón, économiste à l’école de commerce IE Business school.

L’Allemagne, première économie de la zone euro, a crû de 1,7% en 2015, et la France de 1,1%. Le gouvernement conservateur sortant estime qu’il a rempli son contrat. Il avait promis d’accélérer la reprise économique entamée en 2014 avec une hausse de 1,4% du PIB et qu’elle allait se traduire par des créations de postes.

«Ceci est le changement qui s’est produit en Espagne», s’est félicité son numéro un Mariano Rajoy, qui avait trouvé l’Espagne en pleine récession à son arrivée au pouvoir fin 2011. De fait, l’emploi a augmenté de 452 000 personnes dans le secteur privé et de 73.100 dans le secteur public en 2015, ce qui porte à plus d’un million les créations d’emplois sur deux ans.

Le taux de chômage, s’il a baissé de presque trois points, reste cependant élevé à 20,90% et le signe le plus visible de la profonde crise traversée de 2008 à 2013. Il faudra atteindre fin février et la publication du chiffre définitif du PIB pour savoir si le PIB a renoué avec ses niveaux d’avant crise. Il était 1.116 milliards d’euros en 2008 et seulement de 1.058 milliards en 2014.

Selon la Banque centrale, l’Espagne a bénéficié du dynamisme de la consommation intérieure, aussi bien des ménages que des entreprises. Les Espagnols ont recommencé à consommer en 2014 et à s’équiper en véhicules et en biens de consommation. Les entreprises investissent plus pour répondre à cette demande.

Autre bon point le tourisme, qui représente 14% du PIB, vole de record en record. L’Espagne, troisième destination touristique mondiale derrière la France et les Etats-Unis, a accueilli l’an dernier 68,1 millions de voyageurs étrangers.

L’inconnue politique

La quatrième économie de la zone euro devrait continuer à progresser en 2016, selon les prévisions de la Banque d’Espagne. Mais la croissance devrait ralentir autour de 2,8%, selon elle.

Les vents favorables qui portent l’Espagne pourraient en effet faiblir, avertissent les économistes. Elle profite actuellement des faibles taux d’intérêt en zone euro grâce à la politique de la Banque centrale européenne, de la dégringolade des prix du pétrole -l’Espagne importe autour de 70% de sa consommation énergétique- et de la faiblesse de l’euro face au dollar qui favorise les exportations.

Mais l’environnement s’annonce moins favorable en 2016, le Fonds monétaire international s’inquiétant même d’un possible «déraillement» de l’économie mondiale à cause du ralentissement chinois et des mauvaises performances des pays émergents.

«L’économie espagnole dépend avant tout de la façon dont évolue la zone euro» et des principaux partenaires commerciaux comme la France et l’Allemagne, rappelle Josep Comajuncosa, professeur à l’école de commerce Esade. Elle souffre aussi de la baisse des prix à la consommation quasi continue depuis l’été 2014.

La situation politique en Espagne constitue une autre inconnue. Le pays reste sans gouvernement plus d’un mois après les élections législatives. Aucun parti politique n’a obtenu de majorité absolue et les quatre principaux, le Parti populaire (PP), les socialistes du PSOE, le parti de gauche radicale Podemos et les libéraux de Ciudadanos, n’arrivent pas à s’entendre pour former une coalition.

Cette situation paralyse les investissements, se sont inquiétés cette semaine les numéros un des deux plus grandes banques du pays, Banco Santander et BBVA.

AFP/M.R.

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