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LuxFiles : Jean De Nul « étonne » d’être cité dans l’enquête belge


Le siège de Jan De Nul Group est à Capellen depuis 2001. La société est présente au Grand-Duché depuis 1996. (©Jean de Nul Group)

L’entreprise active dans la construction maritime se défend contre le reproche d’avoir détourné des capitaux belges dans une boîte aux lettres luxembourgeoise.

Les «Palm Islands» devant Dubai, c’est signé Jan De Nul. Le récent agrandissement de la plage de Cannes aussi. La construction du nouveau bâtiment à Bruxelles du Conseil européen aussi. Si Jan De Nul Group reste le champion du dragage et un des acteurs majeurs dans le secteur maritime (83 navires et 185 navires auxiliaires, plus de 500 machines lourdes), il est aussi très actif dans le génie civil. «Nous construisons ainsi actuellement un nouveau viaduc de 240 mètres de long à Clervaux», note David Lutty, directeur luxembourgeois de Jan De Nul Group. «La très grande majorité de nos projets et activités sont planifiés à partir de notre siège sis à Capellen. Ce bâtiment date de 2011, mais bien avant, notre présence au Luxembourg était déjà physique», enchaîne le Luxembourgeois, qui dirige les opérations au Grand-Duché depuis 2008.

Jan De Nul et son directeur ont donc été très étonnés d’être cités dans les LuxFiles, enquête publiée depuis lundi par nos confrères belges du Soir et De Tijd. Au cœur de cette enquête se trouve la présence de 48 milliards d’euros dans des «boîtes aux lettres» au Luxembourg émanant du top 100 des Belges les plus riches. «Ils auraient mieux fait de s’informer plus en détail. Notre présence au Grand-Duché ne se limite certainement pas à une simple boîte aux lettres», fustige David Lutty.

Les propos du directeur sont appuyés par les chiffres clés du groupe. «On emploie plus de 500 personnes au Luxembourg. Il faut être sincère : 400 d’entre eux sont les capitaines et officiers présents sur nos navires, mais les pilotes de Cargolux ne sont pas non plus présents tous les jours au Luxembourg. On figure malgré tout parmi les principaux employeurs du pays», met en avant David Lutty.

De plus, Jan De Nul Groupe exploite un centre de formation pour ses salariés à Capellen. «Le grand patron est présent toutes les trois semaines au Grand-Duché. Toutes les décisions stratégiques sont prises ici à Capellen. Il en va de même de la gestion et de la coordination de tous nos projets», poursuit le directeur.

La fiscalité pas décisive

Comment donc expliquer les reproches formulés par nos confrères belges. «Il est intéressant de constater que seul Le Soir nous a cités, mais pas De Tijd. La famille De Nul est flamande et souvent les Wallons ne connaissent pas suffisamment bien les acteurs économiques flamands», avance David Lutty. Il admet toutefois que les débuts de Jan De Nul au Luxembourg reposaient sur une «holding» (société de participation financière, en bref Soparfi). «Le gouvernement belge nous a chargés de développer le pavillon maritime belge et le choix est tombé sur le Luxembourg. Le gouvernement était à notre écoute et le pragmatisme affiché nous a convaincus», explique le directeur. On est alors en 1996. Jan De Nul s’installe «dans un appartement à Steinfort» et emploie dès le début «quatre à cinq personnes». «Il est vrai qu’on était domicilié chez Alter Domus, la fiduciaire citée dans LuxFiles. Or, dès le début des années 2000, le siège de la maison mère a été transféré au Grand-Duché», retrace David Lutty.

La déconnexion d’avec la Belgique est effective depuis 2011 et l’inauguration de son nouveau bâtiment à Capellen. Les avantages fiscaux n’auraient pas pesé dans la balance. «On bénéficie d’un crédit d’impôt, mais pour ce faire, il faut investir. Et puis, l’arrivée au Luxembourg n’est également pas liée à une opération pour détourner la fortune de la famille De Nul. Elle investit la majeure partie de son patrimoine dans la société», tient encore à préciser le directeur de l’antenne luxembourgeoise du groupe.

En Belgique, le groupe ne dispose plus que d’un centre logistique près d’Alost, à partir duquel sont notamment gérées les opérations de dragage sur la côte belge. «Mais la gestion est clairement au Luxembourg», insiste David Lutty pour conclure sa mise au point.

David Marques

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