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Usine de Dudelange : la Commission a accepté la proposition d’ArcelorMittal


Les bobines sont prêtes à être expédiées aux clients.

Les syndicats luxembourgeois et les politiques du pays, dont Étienne Schneider, le ministre de l’Économie, sont vent debout contre la volonté de la Commission européenne de voir ArcelorMittal céder plusieurs actifs, dont Dudelange, dans le cadre du projet d’acquisition des usines sidérurgiques du groupe italien d’Ilva. Chez nos voisins belges,  la situation semble diamétralement opposée.

Près de Liège, les lignes de galvanisation à chaud 4 et 5 de Flemalle et les lignes de laminage à chaud, décapage, laminage à froid et packaging de Tilleur sont également dans la liste des propositions de cessions d’actifs que le géant de l’acier a soumise à Bruxelles afin de valider le rachat d’Ilva en Italie, soit près de 400 emplois concernés.

Si à Dudelange les 300 personnes travaillant sur le site sont inquiètes pour leur avenir, sur les bords de Meuse, l’ambiance est presque à l’optimisme. «Il n’y a pas vraiment de crainte ou d’inquiétude après l’annonce d’ArcelorMittal, dans la mesure où la Commission européenne va imposer qu’il y ait un repreneur avec un projet viable pour pérenniser l’activité et même augmenter la production», a affirmé hier Jean-Luc Lallemand, membre de la délégation FGTB-ArcelorMittal Liège (un syndicat à tendance socialiste) joint par téléphone.

Bruxelles aurait déjà tranché

Un optimisme qui s’explique également par le fait que des repreneurs se sont déjà officieusement manifestés. La presse belge parle même d’un intérêt du sidérurgiste russe NLMK, qui emploie près d’un millier d’ouvriers en Wallonie (La Louvière, Clabecq). Pour Jean-Luc Lallemand, il est encore trop tôt pour tirer des plans sur la comète : «Effectivement, il y a déjà eu des visites sur site de plusieurs repreneurs potentiels, mais il faut rester prudent, car il faut voir les conditions et le prix de vente et s’il y a un éventuel contrat d’approvisionnement.»

En résumé, du côté belge, les syndicats semblent faire confiance à la manœuvre de la Commission européenne, alors que du côté luxembourgeois, voir le site dudelangeois dans cette liste a fait l’effet d’une mauvaise surprise après les vacances de Pâques. «Je peux comprendre la surprise, nous dit le syndicaliste belge, car au départ la situation de monopole d’ArcelorMittal était située dans le sud de l’Europe, donc assez loin du Luxembourg.»

Seule certitude pour le syndicaliste, les jeux semblent déjà être faits à Bruxelles : «Dans la mesure où la Commission européenne a accepté les propositions d’ArcelorMittal, c’est qu’elle a déjà pris sa décision, officieusement. Il ne reste plus qu’à rédiger le texte.»

La Commission européenne doit rendre officielle sa décision pour au plus tard le 23 mai. Si Bruxelles accepte la proposition d’ArcelorMittal, le géant de l’acier aura six mois pour trouver un repreneur. C’est d’ailleurs une des grandes inquiétudes au Luxembourg. S’il n’y a pas un repreneur au terme de ce délai, le site de Dudelange pourrait être «mis sous cocon», c’est-à-dire gelé. «Ici à Liège, nous n’avons pas la crainte d’une mise sous cocon, car, encore une fois, le souhait de la Commission européenne est la pérennisation de l’activité», a souligné Jean-Luc Lallemand.

Jeremy Zabatta

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