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« Yaourtgate » : en Grèce, on « n’apprécie pas » l’arrivée de FAGE au Grand-Duché


Le fabricant de produits laitiers, également établi aux États-Unis, a son siège au Luxembourg et plus particulièrement à Strassen. (illustration DR)

En marge d’un séminaire organisé par la Commission européenne en Grèce, nous avons pu interroger Dimitris Papadimitrou sur le « Yaourtgate », une affaire qui défraye la chronique au Luxembourg.

Après des années d’une crise sans précédent, la Grèce est sur le point de se relancer pour de bon. Pour cette année, le gouvernement du Premier ministre, Alexis Tsipras, mise sur une croissance du PIB de 2,5%. C’est notamment en misant sur le tourisme, la digitalisation, les nouvelles technologies, le secteur pharmaceutique mais aussi l’agriculture que le pays hellénique compte poser les bases pour un avenir plus prospère.

Siège luxembourgeois depuis 2012

Dans ce contexte, FAGE, le producteur historique de yaourts grecs, reste un acteur majeur. Depuis 2012, le fabricant de produits laitiers, également établi aux États-Unis, a son siège au Luxembourg et plus particulièrement à Strassen. Actuellement, le camp politique luxembourgeois se déchire sur la construction et l’exploitation d’une nouvelle usine pour yaourts entre Bettembourg et Dudelange. Aussi bien l’impact environnemental que social est évoqué pour critiquer l’arrivée de cette nouvelle industrie.

À Athènes, on tire aussi la grimace. « Je n’apprécie pas le choix de FAGE », souligne ainsi le ministre grec de l’Économie, Dimitris Papadimitrou. « Si je me rappelle bien, FAGE a décidé d’installer son siège européen au Luxembourg pour des questions d’accès à une plus large palette de moyens financiers présents sur la Place financière du Grand-Duché », indique l’homologue d’Étienne Schneider en poste depuis novembre 2016.

« Des raisons fiscales ont joué »

« Mais il ne faut pas se voiler la face : il existe aussi des raisons fiscales qui ont motivé ce choix. Les taxes sont plus importantes en Grèce qu’au Luxembourg », souligne Dimitris Papadimitrou. « Mais on est confiant, qu’en fin du compte, nos entreprises vont revenir au berceau, car ils continuent à employer pas mal de personnes et investissent également en Grèce », poursuit-il. Le ministre grec de l’Économie ne croit donc pas à une fermeture de la dernière usine de FAGE en Grèce après l’ouverture de la fabrique à Bettembourg.

En désaccord avec son collègue luxembourgeois sur ce point, Dimitris Papadimitrou affirme cependant entretenir des bonnes relations avec le Grand-Duché. « À l’image de ce que nous comptons faire avec l’Estonie, on va aussi voir comment coopérer avec le Luxembourg pour avancer dans les domaines de la digitalisation et des nouvelles technologies », conclut-il.

A Athènes, David Marques

Un commentaire

  1. Vive le protectionnisme, vive l’Europe, MDR

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