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Fameck : il glisse sur le sol du MacDo et ça dérape à la gendarmerie


« La justice n’a pas autre chose à faire que de juger des insultes ? », demande le prévenu depuis son box. « Si, et les gendarmes ont d’autres choses à faire que de les subir », lui rétorque la présidente. (illustration RL/Julio Pelaez)

Une glissade, puis un dérapage… Après deux jours de garde à vue, un trentenaire était présenté mardi devant le tribunal correctionnel de Thionville.

Dimanche dernier, un homme se présente à la brigade de gendarmerie de Fameck pour déposer plainte contre l’enseigne McDonald’s. En effet, il vient de s’y rendre mais le plaisir est gâché par une chute sur le sol des toilettes. Le client se fait mal. Et il n’entend pas en rester là.

Sauf que l’incident relèverait davantage du contentieux civil. Les gendarmes tentent de l’expliquer au plaignant. Ce dernier insiste. Et la situation dégénère. Dans leurs déclarations, les gendarmes énoncent une pluie d’insultes, d’outrages, de menaces de mort proférées par le client mécontent. Il est placé en garde à vue. Sa colère est décuplée et toute la brigade en aurait fait les frais. En cellule, il tape la porte, continue d’énumérer des insanités à l’égard des militaires.

Mardi, en comparution immédiate, il conteste la version des gendarmes. « Je ne comprends pas pourquoi on ne parle pas de leurs provocations ? », interroge-t-il. Le trentenaire apparaît plus calme à la barre. « C’est vrai que je me suis un petit peu mal comporté… Mais je n’étais pas bien et on m’a poussé. »

Il est persuadé d’être victime d’une injustice, il accuse aussi les gendarmes de propos racistes à son égard. Son expertise psychiatrique ne révèle pas de troubles particuliers. Elle pointe, en revanche, une personnalité paranoïaque.

Cellule souillée

« Moi, je venais dénoncer le manque de responsabilité dans les McDo », argumente cet employé de restauration. « On n’est pas aux États-Unis ici », tacle le substitut du procureur, Margaux Guillard. « Monsieur a eu un comportement inexcusable. Je rappelle quand même qu’il a également uriné partout dans sa cellule », poursuit-elle. La magistrate requiert dix mois de prison dont cinq mois ferme.

L’avocat du prévenu, Me Jeanmaire, plaide un casier judiciaire qui ne compte que de deux mentions, datées. « Il ne faut pas que mon client subisse les conséquences d’un contexte actuel empreint de violence », souligne-t-il.

Le tribunal prononce finalement dix mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Pendant cette période, il devra notamment se tenir éloigné de Fameck. « Merci Madame le juge, je vois que vous êtes correcte », lance-t-il en quittant la salle.

Frédérique Thisse (Le Républicain Lorrain)

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