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L’Allemagne s’inquiète de la sécurité nucléaire belge et porte plainte


Helmut Etschenberg, leader de la CDU (droite conservative) en Rhénanie du Nord - Westphalie, et Oliver Paasch, ministre-président de la Communauté germanophone en Belgique, s'étaient rencontrés en février pour discuter de leurs inquiétudes concernant ces deux centrales. (Photo AFP)

Après la France, c’est le nucléaire belge qui est dans le viseur de l’Allemagne. Deux Länder allemands contestent la prolongation de trois réacteurs.

Deux Etats régionaux allemands, frontaliers avec la Belgique et inquiets des « répercussions » en cas d’incident nucléaire, ont annoncé mardi le dépôt d’une plainte visant la prolongation jusqu’en 2025 de réacteurs nucléaires dans deux centrales belges. Les Länder de Rhénanie du nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat ont annoncé dans deux communiqués séparés qu’ils allaient déposer une « plainte commune » contre les centrales de Thiange et de Doel.

Initialement prévus pour une durée de vie de 40 ans, les réacteurs numéro un et deux Doel ainsi que le réacteur un de Thiange devaient être arrêtés en 2015 mais ont finalement reçu leur certificat de prolongation pour rester en fonction jusqu’en 2025. La loi validant ce prolongement doit être entérinée prochainement par le Parlement belge.

Des nouvelles normes sismiques non respectées

La plainte va être déposée auprès de la Commission européenne à Bruxelles et du comité de l’ONU sur la convention d’Espoo ,relative à l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontalier, basé à Genève. Les deux Länder pointent la dimension « transfrontalière » de cette décision et estiment qu’elle a été prise sans les consulter.

Ils relèvent aussi que la Belgique ne leur a pas adressé l’étude d’impact sur l’environnement requise. « Les implications d’un accident à Thiange et à Doel ne s’arrêteraient pas à la frontière », a déclaré la ministre de l’Énergie de Rhénanie-Westphalie, Eveline Lemke. Il s’agit « de vieux réacteurs controversés, dont la durée de vie a été prolongée (…) sans aucune consultation formelle des Etats voisins », a renchéri son homologue de Rhénanie du Nord-Westphalie, Johannes Remmel.

Les deux Länder pourraient être touchés « de façon considérable » dans l’hypothèse d’un accident nucléaire, a-t-il dit, doutant « de la fiabilité » des réacteurs tout autant que la conformité « aux droits européen et international » de leur prolongation. Outre l’Allemagne, qui a décidé d’abandonner progressivement le nucléaire, l’inquiétude gagne d’autres pays voisins de la Belgique, comme les Pays-Bas ou le Luxembourg, après une série d’arrêts inopinés et d’incidents récents, qui ont affecté notamment deux réacteurs, Doel 3 et Tihange 2.

Ils avaient été relancés fin décembre après un arrêt de près de deux ans lié à des craintes sur leur sûreté en raison de fissures dans les parois de leur cuve. Mardi, le quotidien belge Le Soir a affirmé que les réacteurs Doel 1 et 2 ne répondaient pas aux nouvelles normes sismiques européennes définies après Fukushima.

Le Quotidien/AFP

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